Une entreprise fantôme basée à Bruxelles a reçu plus de 6 millions d’euros d’un duo d’entrepreneurs belgo-congolais lié à l’ancien président du Congo, soulevant des questions sur un éventuel blanchiment d’argent.

L’argent a été envoyé à une société belge nommée ‘Mambimbi Wan Afritec’ sur les transactions. Cependant, une telle entreprise n’existe pas au registre des sociétés belge, selon les rapports de De Standaard et de ses partenaires dans une série d’articles d’enquête sur le Congo.

Le journal belge a constaté qu’entre 2012 et 2018, au moins 6,35 millions d’euros avaient été transférés vers la Belgique à partir d’un compte via la succursale congolaise de la Banque Gabonaise et Française Internationale (BGFIBank). Ceci est lié à l’entourage immédiat de l’ancien président Joseph Kabila, dont les entrepreneurs belgo-congolais Alain Wan et Marc Piedboeuf.

Ensemble, le duo dirige de grandes entreprises de construction congolaises MW Afritec et Carrières du Congo, qui auraient transféré près de 5,9 millions d’euros de la BGFIBank à la société fantôme belge susmentionnée. La banque a également été utilisée pour des flux d’argent suspects à l’intérieur même du Congo.

En février 2016, la société fantôme dénommée “Mambimbi Wan Afritec” dans la transaction a également reçu de l’argent envoyé par une société nommée Port de Fisher, qui est directement liée à Kabila lui-même, et a versé un demi-million de dollars (environ 444 000 €) à “MW Afritec – Marine.”

L’enquête était basée sur plus de 3,5 millions de documents et des millions de transactions de la BGFIBank obtenus par le site d’information français Mediapart et l’ONG PPLAAF, qui ont été partagés avec De Standaard via le réseau European Investigative Collaborations (EIC).
Sociétés fantômes et adresses inexistantes

L’une des factures dans le cadre de la fuite de données comprenait une adresse : ‘Gatti de Gamond 14/10’ à Uccle. Une facture ultérieure liée à la société fantôme faisait référence à la même rue, mais avec le numéro 1416. Bien que la rue existe, le numéro 14 est une maison unifamiliale, ce qui signifie qu’il n’y a pas plus d’une adresse enregistrée sur ce numéro de maison.

De Standaard a constaté que, quelques maisons plus loin, une sonnette indiquait «Wan/Egal EU srl» à l’adresse liée aux sociétés appartenant à la famille Wan, selon le registre belge des sociétés.

Le fait que de grosses sommes d’argent puissent être envoyées à une entreprise qui n’existe pas et utilise des adresses fictives soulève des questions sur un éventuel blanchiment d’argent.

ING Belgique n’a pas répondu aux questions spécifiques de De Standaard sur le compte ou ses titulaires mais a déclaré qu’elle prenait au sérieux son rôle de banque correspondante (un lien dans les transactions internationales) dans la lutte contre la criminalité financière.

Des membres de la famille Wan et Marc Piedboeuf ont également refusé de répondre aux questions sur la société bruxelloise introuvable, le compte bancaire belge et les factures de la société Kabila.

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