Le procès en flagrance sur la torture ayant entrainé la mort d’Olivier Mpunga Tshimanga poursuit son cours normal ce mercredi devant la Cour Militaire de Kinshasa. Pour ce qui est de la deuxième audience, elle s’est focalisée sur l’audition des renseignants, le Général Awashango Vital, Directeur national des renseignements généraux de la Police nationale congolaise, du Commissaire supérieur principal Gerry Bokomo, Chef de département des renseignements généraux ainsi que le Commissaire supérieur adjoint Nseya chargé de réception des courriers ainsi que la poursuite de l’audition des prévenus.

Après leur audition, une constance s’est dégagée. Acheminé physiquement par Ikamba le soir du 16 décembre au sein des installations des services spéciaux de la police, la plainte contre Olivier Mpunga Tshimanga n’ a été déposée que le vendredi 17 décembre 2021 après 8 heures du matin par l’OPJ Crispin Nzita à la réception. Et pendant l’enregistrement de ladite plainte, le suspect contre qui l’on avait retenu la prévention de vol simple avait déjà trouvé la mort. Phénomène qui a suscité l’attention particulière du ministère public. Voulant en savoir plus, l’organe de la loi ainsi que la Cour ont noté de la part de l’OPJ Crispin Nzita que cet enregistrement d’une plainte contre un mort n’était fait que par formalité administrative. Pour ce qui est du rapport fait par la police scientifique et lu par l’organe de la loi, il ne s’agit pas d’un suicide, mais ce serait une mort provoquée par la torture. Car, aucune trace du suicide n’était relevée. La victime avait sa langue normale et n’avait pas des matières fécale dans ses vêtements.

Autre chose qui a suscité une grande curiosité a été le fait que le procès-verbal d’audition d’Olivier Mpunga n’a pas été signé non seulement par le prévenu mais également par l’OPJ instructeur. Selon ce dernier, l’absence de sa signature était due au fait qu’il faisait déjà presque minuit. Comme le dossier devrait se poursuivre le lendemain, il envisageait d’apposer sa signature à la fin de la procédure. Mais déjà, son nom, qui y est mentionné, est une preuve qui crédibilise ce procès-verbal. Autre absence inquiétante : c’est le billet d’écrou qui accompagnait l’incarcération d’Olivier Mpunga dans l’amigo. A cette question, l’OPJ Crispin Nzita a rejeté la balle au chef de poste de l’amigo. Selon lui, le chef de poste, encore introuvable en ce moment, ne pouvait pas recevoir et placer un détenu dans l’amigo sans document. Ce chef de poste reste la personne la mieux indiquée pour dire où se trouverait le billet d’écrou.

Le colonel Mupepe

n’a pas exécuté de

sa hiérarchie

Alors qu’il avait reçu l’ordre de la part de son chef, le Général Awashango Vital, directeur national des renseignant généraux de la Police nationale congolaise d’acheminer tous les suspects devant le magistrat, le Commissaire supérieur principal Mupepe a laissé partir en homme libre Ikamba, auteur de la plainte contre Olivier Mpunga, le receleur, etc. Ce qui laisse croire qu’il n’avait pas respecté l’ordre a confirmé à la Cour le Général Awashango lors de sa déposition. Selon lui, c’est le vendredi 17 décembre vers 7 heures qu’il était informé, par téléphone, par le Commissaire supérieur principal Gerry Bokomo, chef de département de renseignements généraux d’un cas de mort dans un des amigos. Et que la personne serait morte par pendaison. Et, c’est comme ça que des consignes précises étaient données au commissaire supérieur Mupepe en sa qualité de chef des opérations. Malheureusement, il a laissé partir certains suspects, bien qu’ils étaient en ce moment là avec lui dans son bureau.

Aidant la Cour militaire à retracer la scène macabre, le Commissaire supérieur principal Gerry Bokomo ,chef de département de renseignements généraux a confirmé que c’est le vendredi 17 décembre vers 6h15, à son arrivée au bureau, qu’il était informé par le chef de poste. Pendant ce temps, l’OPJ Nzita était dans son bureau. Aussitôt, l’information était donnée à Mupepe en sa qualité de chef des opérations ainsi qu’au Général Awashango. Jetant un coup d’œil sur le rapport de permanence aucune allusion n’était faite à la mort de Olivier a-t-il fait savoir.

Quant au major Nseya, chargé de la réception des courriers, il a confirmé que c’est le 17 décembre qu’il avait reçu l’OPJ Nzita pour l’enregistrement de la plainte aux environs de 7h30. Comme observation, il avait mentionné «mort au cachot». A la question de l’organe de la loi tendant à connaitre le nombre des policiers qu’il avait trouvé à son entrée au service, le major Nseya a confirmé qu’il n’y avait personne.

Au regard des dépositions des renseignants et ses prévenus, il saute aux yeux que la thèse du suicide ne tient pas la route. La Cour militaire attend le rapport d’autopsie pour connaître la cause exact du décès d’Olivier Mpunga.

ves Kadima

 

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