Moratoire sur le contrôle parlementaire, gel des motions et questions orales, vassalisation de l’Assemblée, couper la parole aux intervenants, menaces, intimidations, injures, etc., l’Assemblée nationale n’a jamais connu de dérive d’antivaleurs autant que ces derniers mois.

Autant les bonnes consciences sont encore sous le choc des insultes échangées vendredi dernier en plein hémicycle entre Mboso N’Kodia et Delly Sessanga, autant les mêmes consciences ne s’étonnent plus de ce genre de choses qui, depuis l’avènement de Mboso au perchoir, sont le lot quotidien, si pas le mode de gouvernance. La représentation nationale vit cette prévarication de la part de celui-là même qui, déjà par son âge, était censé être le dernier rempart pour décourager tous ces antivaleurs. Mais malheureusement, Christophe Mboso a délibérément choisi d’en être là plaque tournante.

On ne compte plus le nombre de fois où le speaker de la chambre basse coupe le micro à ses collègues au simple motif que leurs propos ne lui plaisent pas. On ne compte plus le nombre d’invectives à l’endroit de ces députés, surtout de l’opposition, qui choisissent d’user de leurs prérogatives parlementaires pour être carrément bannis de la vie de l’institution, interdits de fréquentation de ses couloirs administratifs, etc.

On se souvient encore de ces propos de Christophe Mboso qui, sérieux comme une crise cardiaque, annonçait qu’il avait décidé d’un moratoire sur le contrôle parlementaire au profit du gouvernement qui venait de s’installer, alors qu’une décision aussi grave relève de la plénière souveraine. Pendant cinq mois, Mboso avait cautionné, au nom de son moratoire, que les Congolais se fassent arnaquer par le RAM alors que lui était assis sur la question orale ad hoc. Aujourd’hui encore, au nom de sa souveraineté autocratique, Mboso refuse de convoquer la plénière qui doit prendre une résolution pour la commission d’une enquête sur cette arnaque du siècle en RDC.

On ne revient plus sur ces nombreux renvois des plénières dans le but de tirer les «warriors» de mauvaises passes. Mboso a, à ce point, vassalisé l’Assemblée nationale au profit de l’exécutif (gouvernement et Présidence de la République) qu’on ne sait plus à quoi sert encore un pouvoir législatif.

Faut-il revenir sur le scandaleux processus ayant conduit à la mise en place du bureau et de la plénière de la CENI (Commission électorale nationale indépendante)? Faut-il, pour cela, rappeler comment Mboso avait violé le règlement intérieur de l’organe déliberant dans la constitution de la commission spéciale en lançant un appel à candidatures alors que ce sont les groupes parlementaires qui désignent des membres de ce genre de commissions ? Faut-il rappeler que Mboso avait laissé présider cette commission par un Président d’une commission permanente, ce qu’interdit le règlement intérieur ?

Bien d’actes peuvent continuer à s’égrener pour démontrer à quel point la chambre basse est descendue bas sous le règne de Christophe Mboso N’Kodia. Comme cette odieuse affaire de corruption au véhicule immortalisé par de mémorables audios. La corruption est, d’ailleurs, devenue le ferment qui rythme la vie à l’Assemblée nationale où, même pour aller accueillir le chef de l’État à l’aéroport, les députés doivent être «coupés».

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