Recherché depuis plusieurs mois par la justice, c’est ce samedi 18 décembre 2021 à Kinshasa que l’ancien Gouverneur de la province du Kongo central, Atou Matubuana Nkuluki, a finalement été arrêté par les agents de la Police Judiciaire, en exécution du mandat d’amener émis par le Procureur Général près la Cour de Cassation. Cela avant d’être relaxé plus tard dans la soirée par la même justice. Influence politique ou état de droit ?

Tout ce que l’on sait sur cette affaire est que la justice recherchait l’ancien Chef de l’exécutif provincial pour répondre des faits de détournement des deniers publics, en complicité avec les membres de son Cabinet, suite à un rapport de l’Inspection Générale des Finances les mettant en cause.
Une arrestation qui aurait dû passé inaperçu si elle n’était pas accompagnée d’actes d’humiliation.


En effet, les congolais ont découvert sur les réseaux sociaux la vidéo rocambolesque d’arrestation de Atou Matubwana Nkuluki comme un vulgaire malfrat. Une scène qui a provoqué une vague d’indignations et une controverse qui ont encore mis à mal l’image du pays, selon les internautes.
Et parmi les réactions d’indignation, on peut noter celle du Président de l’Assemblée provinciale du Kongo central, Jean-Claude Vuemba.

« C’est avec indignation que je viens de voir l’arrestation de l’ex Gouverneur du Kongo Central. C’est un présumé innocent et il a droit au respect de sa vie. On ne peut pas conduire un représentant du Chef de l’État à pieds.


Comme Ne-Kongo, nous ne pouvons accepter cette humiliation, c’est inacceptable. Atou Matubuana est un présumé innocent, nous ne pouvons pas accepter cette humiliation « , a-t-il tonné.

Sociétaire du Front Commun pour le Congo, le Professeur Evariste Boshab a abondé dans le même sens : « La dignité de la personne est sacrée. Arrêter un ancien Gouverneur de province en l’humiliant particulièrement discrédite l’État et crucifie la justice ».
Pendant ce temps , dans le fief électoral de Atou Matubwana, à Mbanza-Ngungu, un groupe de citoyens a barricadé la route nationale numéro un pour « protester contre l’humiliation de leur leader ».

Contacté par politiquerdc.net, Me Georges Kapiamba, Président de l’Association Congolaise pour l’accès à la Justice, justifie les agissements des agents du Parquet par le refus du « fugitif » Atou Matubwana de coopérer avec la justice.

« Selon les informations recueillies auprès des agents de la Police Judiciaire, l »ancien Gouverneur Atou Matubwana avait opposé une farouche résistance lors de son arrestation, en soulevant même ses proches contre les agents du Parquet. Voire même que son garde du corps a menacé de tirer sur ces agents, qui étaient obligés d’appeler du renfort pour l’amener de gré ou de force auprès du Procureur », a soutenu cet activiste de droits humains.
Pour Me Georges Kapiamba, si l’ancien Chef de l’exécutif provincial du Kongo Central avait coopéré avec la justice, il n’aurait pas subi un tel traitement.

« L’Etat a donc usé de la violence légitime et légale pour exercer la contrainte sur un citoyen renégat », a -t-il expliqué.

Grosso modo, pour éviter la reproduction de tels spectacles désolants dignes d’un État primitif et barbare, les analystes recommandent au Gouvernement congolais de doter ses services de sécurité et autres des moyens logistiques appropriés pour mener à bien leur mission régalienne. D’autant plus qu’il est incompréhensible de voir des agents de la Police Judiciaire manquer même une fourgonnette pour transporter dignement des personnes arrêtées vers les lieux de détention. Et que c’est sur une moto réquisitionnée que l’ex-Gouverneur avait été conduit au Parquet. Il en va de l’image de la République Démocratique du Congo.

En attendant, l’homme a été remis en liberté. Il passera donc la nuit ensemble avec sa famille. Comme pour dire, le chemin de la prison ne serait pas encore évident pour celui dont l’humiliation a été déplorée par tout le monde.

JR MOKOLO

 

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