Une rumeur de tentative de coup d’État a circulé le weekend à Kinshasa. Le président Félix Tshisekedi, qui était à la 35e session de l’Union africaine à Addis Abeba, a vite regagné le pays. Pendant ce temps, son conseiller spécial en matière de sécurité, François Beya, est interpellé par l’Agence nationale de renseignements.

Mardi 08 février à 20h au journal télévisé de la RTNC, Kasongo Mwema Yamba Y’amba, porte-parole du chef de l’État, a donné la version des faits de la présidence dans cette affaire. Parlant de l’interpellation de François Beya, il a déclaré qu’il y a des « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale (…) et l’enquête est en cours ». Avant de conclure que « la situation est sous contrôle ». Selon RFI, évoquant des « sources sécuritaires », des investigations ont été menées à l’intérieur et à l’extérieur du pays.


Un coup d’État pour quoi faire ?


Il est vrai que notre jeune démocratie tâtonne et que nos conditions de vie sont loin de s’améliorer, mais je pense que le pays n’a pas du tout besoin d’un nouveau coup d’État. Ceux qui le souhaitent dans l’illusion de ce qu’ils voient en Afrique de l’Ouest se trompent et n’en mesurent pas les conséquences.

Voici les raisons pour lesquelles je suis contre tout coup d’État dans notre pays à l’heure actuelle. Un coup d’État signifie :

1)Les militaires reviennent au pouvoir, avec toutes les incertitudes que cette option comporte ;

2) La Constitution sera suspendue, et avec elle, les libertés publiques, etc. ;

3) Le pays sera sous sanctions internationales jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Et ces sanctions viendront compliquer davantage la vie aux Congolais qui souffrent déjà trop ;

4) Toutes les institutions politiques du pays seront caduques : gouvernement, Assemblées nationale et provinciales, Sénat, Cour constitutionnelle, Céni… Bref, les compteurs seront remis à zéro.

5) Une période de transition s’ouvrira. Seulement voilà, on sait quand une transition commence, mais on ne sait pas quand ou comment elle peut se terminer. La preuve : la RDC est peut-être l’unique pays au monde à avoir connu une longue transition de 16 ans, de 1990 à 2006.

Bref, un coup d’État en RDC c’est un saut vers l’inconnu. Cela pourrait créer une crise qui pourrait prendre des années à se terminer. Il y a eu un coup d’État au Soudan en avril 2019, et aujourd’hui presque quatre ans après, les militaires sont toujours au pouvoir. Au Mali, la junte qui avait promis les élections en ce mois de février, réclame désormais une transition de cinq ans…

Je pense que la RDC doit être un pays normal où l’on accède au pouvoir uniquement par les élections et non par les armes. Si aujourd’hui les Congolais dans leur majorité ne veulent pas du président Félix Tshisekedi, ils ont la possibilité constitutionnelle de le faire partir en 2023. Et c’est déjà l’année prochaine. Ainsi, je dis non à toute tentative de coup d’État.


habarirdc.net



 

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