Cette information confirme finalement ce qui jusqu’alors n’était qu’une rumeur.
Des signaux alarmants, mais ignorés
Plus qu’une rumeur, les signaux alarmants ont commencé à remonter et étaient largement commentés sur les réseaux sociaux, depuis 2021. Le plus étonnant c’est que le gouvernement ne semble pas avoir pris la vraie mesure des choses. En effet, il persiste une gène, depuis la chute du mouvement rebelle M23. Certains ont rejoint leur père au Rwanda, d’autre le leur en Ouganda.
Sous Kabila comme sous Tshisekedi, les dirigeants ont donné l’impression d’être simplement satisfaits parce qu’enfin ces rebelles étaient hors du Congo.
Pourtant, sans parler vraiment de cellule dormante, ces meurtriers rebelles n’ont eu de cesse de rappeler leurs revendications. Déclarations dans les médias, communiqués de presse, puis évasion des centres de cantonnement où ils étaient en réalité en repos… Tout cela n’a pas suffi pour rappeler à Kinshasa qu’il y avait urgence.
Un peu trop de nonchalance à Kinshasa
La menace s’est nettement précisée, avec de premières tentatives de retour aux armes. Parmi les points de blocage, Kinshasa refusait un abandon de charges contre tous les rebelles. Il entendait traiter au cas par cas les dossiers en vue d’organiser les retours au pays. Les non éligibles, où iraient-ils alors? En prison ? Logiquement. Pourtant, cela n’a jamais été entendu de la même façon par les parties.
En même temps, les parrains de la mort rwandais et ougandais ne voulaient nullement pas voir cette présence encombrant du M23 perdurer chez eux. Puisque, même s’il s’agit de leurs gens qui pourraient bien être des ressortissants de leurs pays respectifs, ils sont reconnus comme des Congolais. Et donc, Kinshasa doit s’en occuper. Y compris en les nourrissant et en veillant sur leur sécurité. Or, il semble bien que cela n’ait plus été dûment suivi ces dernières années.
Claude Ibalanky, coordinateur du Mécanisme de suivi de l’Accord d’Addis-Abeba, faisait une déclaration étonnante : « Tous les groupes armés, congolais ou étrangers, recrutent parmi ces ex-combattants du M23 qui sont actuellement hors de nos frontières. » Pourtant, personne n’a suivi cette alerte.
Des voisins vendeurs de la mort et leurs alibis bien servis
En plus, les voisins rwandais et ougandais vendeurs de la mort ont continué à trouver davantage de raison de se venger contre la RDC. Les rebelles ougandais ADF à qui sont attribués de nombreux massacres de civils dans le Nord-Kivu, ont continué eux à s’activer au Congo. Ce qui constitue une menace pour l’Ouganda, même si depuis longtemps ces gens n’attaquent plus leur pays d’origine.
Quant au Rwanda, il continue de voir d’un mauvais œil le rapprochement entre Kampala et Kinshasa. Les deux capitales ont même convenu de traquer ensemble les ADF, avec l’entrée sur le territoire congolais de l’armée ougandaise. Pourtant, dans la même situation, Kigali se sent aussi toujours menacé par les rebelles rwandais FDLR, peu actifs dans la même région.
Paul Kagame, le président rwandais, a même récemment dit son indignation de voir que les choses n’ont que peu évolué. Il n’a pas caché son intention de « régler à sa manière » la situation, après l’étape de négociations, selon lui.
A bas les hypocrites !
Le plus important, dans cette situation, est de constater que de la part de tous ces trois voisins, il manque de transparence et de véritable intention d’en finir avec l’insécurité qui dure depuis des décennies. Voici plus de 25 ans que rien ne change durablement.
Faux dialogues, faux accords, fausses coalitions de forces en vue d’en découdre avec les groupes armés, fausses promesses de paix. Chaque fois, on recommence, et on fait la même chose. Les pauvres civils paient le plus lourd tribut. Victimes d’une incurie des dirigeants incapables de trouver des solutions définitives aux problèmes qu’ils maîtrisent pourtant bien.
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