L’ex- Chef de la Commission Electorale Nationale Indépendante CENI, Corneille Nangaa n’a plus sa langue en poche depuis son exil. Il alerte désormais sur tout ce qui se passe en RDC.
Le diagnostic de Corneille Nangaa est sans appel et c’est exactement ce qui lui faire dire «qu’il n’y aura pas élections le 20 décembre 2023. Le processus électoral est basé sur le mensonge et le faux», dénonce- t-il en direct de France 24, ce mercredi 18 octobre.
Le président du parti politique « Action pour la dignité du Congo et de son peuple » (ADCP) est sorti comme un lion de sa tanière pour fustiger avec la dernière énergie «l’incapacité technique sans pareil de la CENI de Kadima associée au fichier électoral bancal et faisandé», affirme Corneille Nangaa se référant à tous les agissements du régime qui manque à l’essentiel, notamment sur la question sécuritaire dans l’Est du pays.
Il a préféré jouer à un principe de rappel qu’il en est venu à douter de la volonté politique de Félix Tshisekedi à organiser les élections dans les délais constitutionnels. Pour lui, le chef de l’État congolais est un homme à double visage : «il évolue en pyromane et pompier à la fois pour le besoin du glissement de mandat afin de prolonger son enrochement personnel », a-t-il déclaré.
Effet, Corneille Nangaa connaît la maison (CENI) que quiconque pour y avoir été. Ses déclarations à un mois de la convocation des scrutins sont à prendre tout de même au sérieux. Quelques heures plutôt sur le plateau de France 24, Denis Kadima avait laissé entendre que son institution n’avait pas reçu tous les fonds évalués à 1,1 milliards $ pour l’organisation des élections du 20 décembre. Il est bien clair que la CENI fait face à des contraintes financières hormis les contraintes liées à la logistique et à la sécurité dans certaines zones en proie aux violences de groupes armés. Cas des provinces du Nord-Kivu, Ituri et Maï-Ndombe…
Entre-temps, les acteurs politiques de l’opposition, dont les revendications concernant le respect des règles du jeu demeurent, continuent d’appeler à des élections transparentes, inclusives et pacifiques.
«Aller aux élections dans ces conditions serait comparable à un téméraire commandant qui se décide de poser son aéronef sur une mine parsemée de gros bétails, c’est dangereux. Nous ne l’accepterons pas », a-t-il conclu.
Par Gédéon ATIBU