Dans un contexte de tensions croissantes autour des débats sur une éventuelle révision constitutionnelle, Martin Fayulu, leader de l’ECIDE et figure de la plateforme Lamuka, a vivement critiqué les récentes interpellations de manifestants à Kinshasa.
Des arrestations brutales dénoncées
Jeudi 14 novembre, des manifestations pacifiques contre une modification présumée de la Constitution ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre. Parmi les interpellés figuraient notamment Delly Sesanga et Aena Tokwaulu, dont l’arrestation a été largement relayée sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation.
Fayulu, dans un tweet, a qualifié ces arrestations de :
« violences et abus inacceptables et indignes d’un État de droit ».
Des vidéos montrent les forces de l’ordre traînant Sesanga par la ceinture de son pantalon, un geste perçu comme une humiliation publique, renforçant les critiques contre la gestion autoritaire de ces manifestations.
Appel au pasteur Roland Dalo
Dans un message chargé de symbolisme, Martin Fayulu s’est adressé directement au pasteur Roland Dalo, mentor spirituel de Félix Tshisekedi, l’exhortant à intervenir auprès du président.
« L’orgueil et l’arrogance mènent inévitablement à la chute. Il accomplit actuellement son second et dernier mandat frauduleux. Cela suffit ! »
Fayulu a rappelé que lors de l’investiture de Tshisekedi en 2024, le pasteur Dalo avait insisté sur l’importance de travailler pour le bien-être des Congolais. Il appelle aujourd’hui ce dernier à « raisonner » le président, afin qu’il évite de sombrer dans une dérive autoritaire.
Un climat politique tendu
Cette sortie intervient alors que la question d’une révision constitutionnelle divise profondément la RDC. Fayulu et d’autres opposants accusent Tshisekedi de vouloir modifier le texte fondamental pour prolonger son mandat.
Fayulu a averti des risques d’instabilité :
« D’autres leaders en Afrique ont payé le prix fort pour avoir ignoré les signes. Tshisekedi joue avec le feu. »
La liberté d’expression en danger ?
Les récentes interpellations, combinées à la répression des opposants, suscitent des inquiétudes croissantes sur l’état des libertés démocratiques en RDC. Les organisations de défense des droits de l’homme continuent d’appeler au respect des droits fondamentaux, notamment celui de manifester pacifiquement.
Alors que la pression s’intensifie, la réponse de Félix Tshisekedi et l’attitude des autorités seront déterminantes pour apaiser un climat politique de plus en plus explosif.