La Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo a confirmé, ce jeudi, la condamnation à mort de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que de ses collaborateurs. Cette décision fait suite à leur implication présumée dans la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Un verdict ferme et des implications immédiates
Lors de l’audience tenue à Kinshasa en présence du ministre de la Justice, Constant Mutamba, la Cour a :
- Maintenu la peine capitale pour les condamnés détenus à Kinshasa.
- Émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de Nangaa et de ses complices, actuellement localisés à Rutshuru.
- Ordonné la saisie des biens meubles et immeubles des condamnés, avec une vente aux enchères prévue.
Les fonds récupérés seront utilisés pour l’indemnisation des victimes des violences attribuées à cette rébellion, particulièrement dans l’Est du pays.
Déclaration du ministre de la Justice
Se félicitant du verdict, le ministre Mutamba a qualifié cette décision de "victoire pour la République" et a réaffirmé la détermination des autorités à appliquer les dispositions judiciaires :
"La Haute Cour militaire a envoyé un message clair à tous ceux qui trahissent la nation. Nous nous engageons à veiller à l’exécution rapide de ces décisions."
Contexte de l’affaire
Corneille Nangaa, autrefois à la tête de la CENI, est accusé d’avoir collaboré avec l’Alliance Fleuve Congo, un groupe armé actif dans l’Est de la RDC. Les autorités attribuent à cette rébellion une série d’actes de violence et de déstabilisation, aggravant la crise sécuritaire dans la région.
Réactions et enjeux
Cette condamnation a suscité des réactions contrastées :
- Soutien des victimes : Pour les habitants des régions affectées par les violences, cette décision représente une étape vers la justice et la réparation.
- Critiques internationales : Des organisations de défense des droits humains soulèvent des inquiétudes concernant l’usage de la peine de mort, une pratique controversée au niveau mondial.
Conclusion
Avec cette condamnation, la RDC réaffirme sa volonté de tenir responsables les acteurs jugés coupables de trahison et d’insécurité. Cependant, l’application de ces peines, notamment dans un contexte de critiques sur les droits humains, risque de maintenir le débat autour de la justice et des réformes nécessaires dans le pays.