Dans son traditionnel message de fin d’année adressé à la nation ce 30 décembre, Martin Fayulu, leader de la coalition LAMUKA, a livré un réquisitoire sévère contre la gestion actuelle de la République démocratique du Congo. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de « tribalisme primaire du régime », une pratique qu’il considère comme l’une des principales causes de la division de la nation.
Le tribalisme au sommet de l’État
Selon Martin Fayulu, l’actuelle gouvernance serait marquée par un repli identitaire dangereux, exacerbant les tensions ethniques et sapant l’unité nationale. Il a fustigé une gestion où « une seule tribu bénéficie de nominations privilégiées dans les postes étatiques », marginalisant ainsi d’autres communautés. Fayulu a également dénoncé des mouvements migratoires vers des grandes villes comme Kinshasa et Lubumbashi, qu’il estime orchestrés pour renforcer une « influence tribale » et déstabiliser les mouvements d’opposition.
« Nous observons un repli identitaire au sommet de l’État avec une opposition constante entre les frères dits ‘de sang’ et les autres ‘compatriotes’ », a-t-il déclaré. Pour lui, cette approche renforce les divisions au sein de la société congolaise et freine le développement du pays.
Une critique ferme de l’instrumentalisation politique
L’ancien candidat à la présidence a également dénoncé l’instrumentalisation des Congolais à des fins qu’il qualifie de « machiavéliques et politiciennes ». Il a mis en garde contre les manœuvres visant à exacerber les tensions ethniques pour des intérêts partisans, appelant les citoyens à refuser de se laisser manipuler par ce qu’il décrit comme une stratégie « destructrice pour la nation ».
Opposition à la révision constitutionnelle
Dans son discours, Martin Fayulu a réitéré son opposition catégorique au projet de révision constitutionnelle, porté par le président Félix Tshisekedi et les partis de l’Union sacrée de la nation. Il a dénoncé cette initiative comme une tentative de « présidentialité à vie », affirmant qu’elle ne sert qu’à prolonger indéfiniment le pouvoir d’une élite dirigeante au détriment des besoins réels du peuple.
Fayulu a souligné que les ambitions de changement de la Constitution ne répondent ni aux préoccupations sécuritaires ni aux crises sociales qui minent le pays. Il appelle les Congolais à s’opposer fermement à cette initiative, qu’il considère comme une menace directe à la démocratie et à l’ordre constitutionnel.
Un appel à l’unité et à la vigilance
En conclusion, Martin Fayulu a exhorté les Congolais à rester vigilants et à rejeter toute forme de division basée sur des considérations tribales. Il a rappelé l’importance de préserver l’unité nationale face aux défis sécuritaires, économiques et politiques actuels. Le leader de LAMUKA a réaffirmé sa détermination à lutter pour un Congo uni, démocratique et inclusif, où chaque citoyen peut contribuer au développement de la nation sans être entravé par des considérations ethniques ou partisanes.