Alors que la ville stratégique de Goma est tombée sous le contrôle des rebelles du M23, les tensions montent en République démocratique du Congo (RDC), avec une vague de manifestations à Kinshasa dénonçant l'implication du Rwanda dans le conflit. Des manifestants en colère ont brûlé des portraits du président rwandais Paul Kagame et déchiré des drapeaux rwandais, exprimant leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme une agression orchestrée par Kigali.
Des preuves de plus en plus accablantes contre le Rwanda
Les accusations de soutien rwandais aux rebelles du M23 ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, les Nations unies et plusieurs organisations internationales ont pointé du doigt l’implication de l’armée rwandaise, mais le Rwanda a toujours nié ces allégations. Aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de réfuter ces affirmations.
D’après un rapport récent d’un groupe d’experts de l’ONU, l’armée rwandaise contrôlerait de facto les opérations du M23. Le document explique en détail comment :
- Les recrues du M23 sont entraînées sous la supervision du Rwanda ;
- Les rebelles bénéficient d’un soutien en armes de haute technologie fournies par l'armée rwandaise.
Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a confirmé la présence de troupes rwandaises à Goma, bien qu’il ait précisé qu’il était difficile de déterminer leur nombre exact.
Goma en crise : entre guerre, chaos et exode
Située à la frontière avec le Rwanda, Goma est une ville hautement stratégique. Capitale de la province du Nord-Kivu, riche en minerais, elle est également un centre commercial et humanitaire majeur, abritant une population estimée à deux millions d’habitants, dont de nombreux déplacés ayant fui les combats entre le M23 et l’armée congolaise.
Depuis la reprise des affrontements, la situation sur place est devenue chaotique :
- Coupure des lignes téléphoniques, de l’eau et de l’électricité ;
- Des explosions ont secoué la ville ;
- Les rues sont jonchées de cadavres.
Les circonstances exactes restent floues, mais plusieurs témoignages indiquent que le M23 contrôle désormais une grande partie, voire la totalité, de la ville.
Une guerre aux conséquences géopolitiques majeures
Avec cette escalade, la pression monte sur la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures concrètes contre le Rwanda. Alors que le monde commence à condamner plus fermement cette agression, la question est de savoir jusqu’où le conflit pourrait s’étendre et quelles seront les répercussions diplomatiques et militaires dans la région des Grands Lacs.
La RDC, de son côté, continue d’exiger des sanctions contre le Rwanda et un soutien accru pour son armée afin de reprendre le contrôle de Goma et repousser les rebelles.