La tension entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda atteint un point critique. Dans un discours solennel adressé à la nation ce mercredi soir, le président Félix Tshisekedi a annoncé une riposte vigoureuse contre ce qu’il qualifie de "guerre d’agression délibérément lancée par le Rwanda". Cette déclaration marque un tournant majeur dans le conflit qui secoue l’Est du pays, où les Forces de défense du Rwanda (RDF) sont accusées de soutenir activement les rebelles du M23 et de s’attaquer directement aux populations congolaises.
Un appel à la mobilisation générale
Félix Tshisekedi a appelé tous les Congolais à s’unir pour défendre la souveraineté nationale et garantir un avenir prospère et en paix aux générations futures. Il a dénoncé les violences perpétrées par l’armée rwandaise sur le sol congolais, qualifiant leurs actions de "terroristes", semant la terreur et la désolation parmi les populations locales.
"Nos vaillantes Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), symbole de courage et de patriotisme, sont pleinement mobilisées, prêtes à défendre chaque centimètre de notre territoire."
Cette déclaration tacite de guerre est survenue après plusieurs réunions de crise entre le président, une équipe restreinte du gouvernement et le haut commandement militaire. Elle marque une escalade majeure dans le conflit, alors que Kinshasa estime que le Rwanda ne cherche même plus à dissimuler son implication aux côtés des rebelles du M23.
Une condamnation sévère de la communauté internationale
Le président congolais a également fustigé la passivité de la communauté internationale et de l’Union africaine, qu’il accuse d’une complaisance complice face aux violations rwandaises.
"Pire, ces agissements se déroulent dans une impunité totale, avec un mépris manifeste des règles internationales et des valeurs que ces institutions sont censées défendre."
Il a dénoncé une provocation inacceptable qui menace la stabilité régionale, tout en exhortant les Nations unies et les partenaires internationaux à prendre des mesures concrètes contre le pillage des ressources naturelles congolaises et les massacres de populations civiles.
Une rencontre stratégique avec la France
Dans la foulée de cette annonce, Félix Tshisekedi a reçu ce jeudi à Kinshasa le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Lors de cet échange d’une heure, le président congolais a exposé la gravité de la situation, insistant sur les violations massives des droits de l’homme et les agissements du Rwanda qui menacent la paix dans la région des Grands Lacs.
Vers une guerre ouverte ?
Si la RDC n’a pas officiellement déclaré la guerre au Rwanda, la tonalité du discours présidentiel et la mobilisation de l’armée laissent peu de doute sur la gravité de la situation. Avec l’occupation de Goma par le M23, la crainte d’un affrontement direct entre les FARDC et l’armée rwandaise devient de plus en plus plausible, risquant de plonger la région dans un conflit de grande ampleur.
