Face à l’agression rwandaise en RDC, la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen a examiné la possibilité de sanctions contre Kigali, notamment la suspension de la coopération militaire et du Protocole d’accord sur les matières premières. Cette initiative intervient dans un contexte où le rôle du Rwanda dans l’exploitation illégale des ressources congolaises est de plus en plus dénoncé par la communauté internationale.
Une pression croissante sur le régime de Kagame
Lors d’une réunion jeudi dernier, Hilde Vautmans, présidente de la délégation européenne à l’Assemblée parlementaire Afrique-UE, a qualifié la situation de « grave », nécessitant une réaction ferme de l’Europe. Elle a insisté sur les conséquences profondes de cette crise pour l’Afrique et l’Europe.
Le député belge Marc Botenga (PTB), actif dans la dénonciation de l’agression rwandaise, a annoncé que la Commission des Affaires étrangères a intégré une demande de suspension de la coopération militaire avec Kigali dans son rapport annuel sur la politique étrangère et de sécurité commune (PESC).
📢 « C’est une première brèche. Continuons le combat », a déclaré Botenga.
Le Rwanda profite des ressources minières congolaises
Le représentant spécial de l’UE pour la région des Grands Lacs, Johan Borgstam, a directement accusé le Rwanda de profiter de l’occupation des zones minières en RDC.
🔴 « La présence militaire du Rwanda dans l’est de la République démocratique du Congo est une atteinte à l’intégrité territoriale de la RDC. (…) Le Rwanda profite du contrôle, avec le M23, de certaines régions minières dans le Nord-Kivu qu’il exploite. »
Le contrôle du M23 sur la mine de Rubaya, qui produit 15 % du tantale mondial, est un enjeu stratégique clé pour Kigali. Depuis avril 2024, au moins 150 tonnes de coltan ont été exportées frauduleusement vers le Rwanda depuis cette mine.
L'UE accusée d'un double standard
Marc Botenga a dénoncé l’hypocrisie de l’Union européenne, qui se présente comme défenseur du droit international en Ukraine, mais soutient indirectement la déstabilisation de la RDC en concluant des accords économiques et militaires avec le Rwanda.
📢 « En Ukraine, l’Union européenne affirme défendre le droit international et la souveraineté. Pourquoi alors soutient-elle la violation de la souveraineté congolaise ? Deux poids, deux mesures ! »
L’Europe est critiquée pour son soutien économique et militaire au Rwanda, qui profite aux multinationales occidentales exploitant les minerais congolais.
Vers des sanctions concrètes contre le Rwanda ?
L’intégration de la suspension de la coopération militaire avec Kigali dans le rapport PESC est une avancée, mais l’UE doit encore traduire ces intentions en actions concrètes. La pression monte au sein du Parlement européen pour aligner la politique étrangère de l’UE sur les principes de souveraineté et de droit international.
🌍 La RDC et ses alliés africains suivront de près les prochaines décisions de Bruxelles.