Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a promulgué le 30 décembre 2024 la loi n°24/020, modifiant et complétant la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature. Cette nouvelle législation, qui introduit le concept d’"aires protégées à vocation de réserve communautaire", marque un tournant décisif pour la protection de l’environnement en République Démocratique du Congo (RDC).
Une avancée légale pour la conservation et les communautés locales
Cette loi vise à concilier la préservation de la biodiversité et les activités socio-économiques des communautés locales. Présenté par Ève Bazaiba, ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, le texte redéfinit le cadre légal pour les aires protégées :
- Nouvelle définition des aires protégées : Désormais, une aire protégée inclut des espaces géographiques clairement délimités, gérés dans le but de préserver la nature tout en respectant les écosystèmes.
- Introduction des réserves communautaires : Ces zones permettent des activités écologiques, socio-économiques et culturelles tout en respectant les droits des peuples autochtones et des communautés locales.
- Flexibilité d’usage : Les restrictions ne s’appliquent qu’après une affectation territoriale précise, permettant ainsi une transition en douceur pour les populations locales.
Le couloir vert Kivu-Kinshasa : un projet ambitieux pour le climat
Cette réforme législative pave la voie à un projet phare : le couloir vert Kivu-Kinshasa. Présenté lors de la 24ᵉ réunion du Conseil des ministres à Kalemie en novembre 2024, ce projet d’envergure prévoit la création d’une aire protégée communautaire de plus de 500 000 kilomètres carrés, un modèle inédit en Afrique.
Objectifs principaux :
- Protection environnementale : Stabiliser les zones menacées par des activités humaines ou des conflits armés, notamment à Beni (Nord-Kivu) et dans le sud de l’Ituri.
- Économie verte : Promouvoir des initiatives économiques durables en accord avec les engagements climatiques de l’Accord de Paris.
- Lutte contre le changement climatique : Positionner la RDC comme un acteur clé dans la conservation des forêts et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Phase initiale :
La première étape concernera le corridor reliant :
- Beni à Kisangani via la route nationale n°4.
- Kisangani à Kinshasa en suivant le bassin du fleuve Congo.
Ce tracé stratégique intègre des zones sensibles où la biodiversité est menacée, mais où les opportunités pour l’économie verte sont significatives.
Facilités fiscales et collaboration interinstitutionnelle
Pour garantir le succès du couloir vert, Félix Tshisekedi a demandé au gouvernement de :
- Mettre en place des incitations fiscales pour encourager les investissements dans ce projet.
- Renforcer la coopération entre les ministères concernés, sous la coordination de la Première ministre.
Un engagement fort pour l’avenir
Avec cette loi et le lancement du couloir vert Kivu-Kinshasa, la RDC confirme son ambition de devenir un leader mondial en matière de lutte contre le changement climatique et de gestion durable des ressources naturelles.
Ces initiatives témoignent de la volonté de Félix Tshisekedi d’impliquer les communautés locales dans la gestion de la biodiversité, tout en favorisant un développement économique respectueux de l’environnement.