Le ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a exprimé une vive préoccupation suite aux déclarations provocatrices de Muhoozi Kainerugaba, le fils du président ougandais Yoweri Museveni, qui occupe également le poste de commandant de l’armée ougandaise. Lors d’un briefing presse le 9 janvier 2024, la cheffe de la diplomatie congolaise a annoncé que le gouvernement congolais pourrait reconsidérer ses relations avec l'Ouganda si ces déclarations, jugées inconsidérées et menaçantes, persistaient.
Le contexte des déclarations de Muhoozi Kainerugaba
Muhoozi Kainerugaba a récemment fait des sorties publiques sur X (anciennement Twitter) qui ont été perçues comme des provocations, non seulement à l’égard de la RDC, mais aussi envers plusieurs autres pays de la région, dont le Soudan du Sud et le Soudan. Ces propos ont été largement critiqués, et le gouvernement congolais a exprimé sa désapprobation à plusieurs reprises.
Réactions de la RDC
Thérèse Kayikwamba Wagner a souligné que la RDC entretient de bonnes relations avec l'Ouganda, mais a averti que la continuation des déclarations de Muhoozi sans clarification officielle et publique de la part des autorités ougandaises pourrait mettre en péril ce partenariat. Elle a également précisé que la diplomatie congolaise suivait de très près cette situation et qu'elle attendait une réponse claire et publique des autorités ougandaises pour clarifier si les propos de Muhoozi étaient en accord avec la position officielle du gouvernement de Kampala.
Les préoccupations de la RDC
La ministre a insisté sur le fait qu’il était insuffisant pour l’Ouganda de simplement répéter que Muhoozi agissait en son nom personnel, car ses déclarations avaient des conséquences géopolitiques qui affectent la stabilité de la région. Elle a ajouté que la logorrhée de déclarations erratiques de Muhoozi pouvait irriter non seulement la RDC, mais aussi d'autres pays de la région, ce qui appelle à une solution crédible et cohérente de la part des autorités ougandaises.
La position de la RDC sur l'implication de l'Ouganda dans l'est de la RDC
Cette situation survient dans un contexte déjà tendu, marqué par des relations complexes entre l’Ouganda et la RDC concernant les activités militaires dans l’est du pays. L'armée ougandaise, dans le cadre de l’Opération Shujaa, collabore avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour lutter contre les rebelles ADF (Allied Democratic Forces). Cependant, des soupçons persistent quant à un soutien supposé de l'armée ougandaise aux rebelles du M23, alimentant des tensions entre les deux pays.
Les démarches diplomatiques
En décembre 2023, le gouvernement congolais a convoqué le chargé d'affaires ougandais en RDC pour lui demander des explications sur les déclarations de Muhoozi, qui avaient inclus des menaces à l’encontre de certains mercenaires blancs et des remarques déplaisantes à l'égard des FARDC.
Conclusion
La situation actuelle met en lumière les difficultés diplomatiques auxquelles la RDC fait face dans ses relations avec l'Ouganda, un partenaire important dans la lutte contre les groupes armés dans l'est du pays. Si Muhoozi Kainerugaba persiste dans ses déclarations, la RDC pourrait revoir sa position sur la coopération militaire et diplomatique avec l'Ouganda, ce qui aurait des répercussions importantes sur la stabilité régionale et les relations entre ces deux pays.
