Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pris la décision de rentrer précipitamment au pays ce vendredi 14 février 2025. Cette annonce intervient après sa participation à la conférence de Munich sur la sécurité, où il était en mission diplomatique.
Cette décision survient quelques heures seulement après que les rebelles du M23, appuyés par l'armée rwandaise, ont pris le contrôle de l'aéroport de Kavumu, situé à environ 30 kilomètres de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. La chute de cet aéroport stratégique inquiète fortement les autorités congolaises, alors que les affrontements se multiplient dans l'Est du pays.
Une situation critique dans l'Est du pays
Les tensions restent vives dans la région, où les Forces armées de la RDC (FARDC) tentent de contenir l'avancée des rebelles. Depuis plusieurs semaines, le M23, soutenu par Kigali, renforce ses positions dans le Nord-Kivu et étend désormais son influence vers le Sud-Kivu, mettant en péril la sécurité de milliers de civils et des infrastructures clés.
Des sources locales rapportent que les FARDC avaient opposé une résistance farouche aux assaillants dans le territoire de Kalehe avant que ces derniers ne progressent sans grande opposition de Katana à Kavumu. L'incapacité des forces congolaises à repousser cette avancée suscite des interrogations sur la stratégie militaire adoptée.
Une opposition critique
Le déplacement du chef de l'État en Allemagne, au moment où la situation sécuritaire de l'Est du pays se détériore, a été vivement critiqué par l'opposition et par une partie de l'opinion publique. Plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer une gestion insuffisante de la crise, appelant à des actions concrètes pour endiguer l'agression rwandaise et assurer la protection des populations civiles.
Le retour anticipé de Félix Tshisekedi vise à réaffirmer l'engagement des autorités congolaises à trouver une solution rapide et efficace à cette crise. Des réunions d'urgence sont attendues à Kinshasa dans les prochaines heures afin d'évaluer la situation et d'envisager des mesures de riposte face à la menace croissante des rebelles du M23.