Le meeting organisé par Corneille Nangaa, figure de proue de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), tenu ce jeudi 27 février 2025 à la Place du 24 à Bukavu, a tourné au drame. L’événement, qui devait être un rassemblement politique, s’est soldé par un incident sanglant, faisant plusieurs victimes.
Déroulement de l’attaque
Selon des sources sur place, une bombe a été larguée dans la foule, causant plusieurs morts et blessés. D’autres sources évoquent l’explosion de deux grenades détenues par un individu dans la foule, dans le but de saboter l’événement. Le bilan provisoire fait état d’au moins 5 morts et de nombreux blessés.
Des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux montrent des corps sans vie étalés au sol et des blessés évacués pour recevoir des soins. Ces images témoignent de la violence de l’attaque et de l’effroi qui a saisi les participants au meeting.
Contexte et menaces préalables
Des sources locales révèlent que des messages de menaces circulaient depuis la veille, annonçant le sabotage du rassemblement. Ces menaces, relayées sur les réseaux sociaux, visaient explicitement les participants et les organisateurs de l’événement.
Réactions de l’AFC-M23
Dans un message publié sur son compte X (anciennement Twitter), le coordonnateur adjoint de l’AFC-M23 a attribué cet incident au gouvernement de Kinshasa. « Le régime de Monsieur Tshisekedi vient de mettre en exécution la menace qui circule depuis hier sur les réseaux sociaux visant la population civile qui participerait au meeting de l’AFC/M23. Jour prévu, selon les auteurs de la menace, pour l’élimination physique du Coordonnateur Corneille Nangaa », a-t-il écrit.
Il a également précisé que l’attaque a eu lieu quelques minutes après le meeting, et que les bombes ont été larguées par des « forces du mal » visant des civils innocents. « Nous condamnons cette barbarie du régime en place qui atteint un niveau inacceptable. Depuis plusieurs jours, le régime de Kinshasa s’amuse à larguer des bombes, à l’aide de drones, contre les villages fortement habités dans le Sud-Kivu pendant la période de cessez-le-feu, loin des lignes de front », a-t-il ajouté.
Attente d’une réaction officielle
Pour l’instant, le gouvernement de Kinshasa n’a pas encore réagi officiellement à cet incident. Les attentes sont grandes quant à une clarification des faits et à une prise de position claire des autorités congolaises.
Contexte politique tendu
Cet incident s’inscrit dans un contexte politique déjà très tendu en RDC, marqué par des divisions profondes et des accusations réciproques entre le gouvernement et les groupes d’opposition. L’AFC-M23, mouvement soutenu par le Rwanda selon les autorités congolaises, est régulièrement accusé d’être à l’origine de violences et de déstabilisation dans l’Est du pays.
Perspectives
Cette attaque risque d’exacerber les tensions politiques et sécuritaires dans la région. Les appels à la justice et à la protection des civils se multiplient, tandis que les accusations et contre-accusations entre les parties prenantes compliquent la recherche de solutions durables.