La ville de Bukavu, située dans l'est de la République démocratique du Congo, fait face à un afflux croissant de déplacés ayant fui les combats qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces personnes, venant principalement des territoires de Kalehe et de Kabare, cherchent refuge dans la capitale provinciale du Sud-Kivu. Leur nombre exact demeure incertain, mais la majorité d'entre eux affirme ne bénéficier d'aucune assistance humanitaire.

Un accueil précaire et une aide insuffisante

Parmi ces déplacés, Maska Launi, une mère de cinq enfants originaire de Kalungu, raconte son expérience. Assise sur une natte dans l'une des salles de la commune d'Ibanda, elle n'a rien mangé depuis le matin, et son bébé souffre de la faim :

« J’ai paniqué après des détonations de bombes et je n’ai plus de lait maternel dans mon sein, le bébé n’a rien à téter. C’est vrai, je vis difficilement, mais je me réjouis malgré tout, car la commune d’Ibanda nous a donné un peu de nourriture. Même si cela ne suffit pas, elle a été généreuse pour moi et mes enfants. »

Actuellement, aucun camp officiel de déplacés n'a été mis en place à Bukavu. Les familles sont accueillies par des habitants solidaires ou trouvent refuge dans les bâtiments des autorités locales.

Une situation difficile pour les familles séparées

Tatu Mwajuma, mère de deux enfants ayant fui Minova, ignore toujours où se trouve son mari :

« Chacun avait pris sa direction, je n’ai pas de téléphone pour le localiser. S’il m’écoute, qu’il sache que je suis à Bukavu. Ici, les personnes de bonne volonté peuvent nous apporter à manger, des habits, surtout pour nos enfants qui n’ont pas de vêtements, rien ! »

Cette séparation est un dilemme pour de nombreuses familles déplacées, accentuant leur vulnérabilité et leur détresse.

Un appel à la solidarité

Face à cette crise humanitaire, le pasteur Albert Migabo Nyagaza, l'un des chefs de quartier de Bukavu, exhorte à la mobilisation :

« Au nom de la solidarité africaine, autant que nous le pouvons, soutenons, assistons maternellement et psychologiquement nos frères et sœurs en situation difficile. C’est dans la solidarité qu’on gagne. »

L'identification des déplacés, un défi majeur

Les autorités locales de Bukavu doivent faire face à un autre enjeu crucial : l'enregistrement et l'identification de ces milliers de déplacés. Sans recensement précis, il devient difficile de mettre en place une aide humanitaire efficace et adaptée.

En attendant des solutions durables, la population locale continue d’offrir ce qu’elle peut aux nouveaux arrivants, illustrant un élan de solidarité exemplaire face à une tragédie humaine persistante.

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