L’invasion rwandaise en République démocratique du Congo (RDC) a exacerbé les tensions déjà vives entre Bruxelles et Kigali, plongeant les relations bilatérales dans une crise profonde. Le Rwanda a anticipé les sanctions belges en suspendant unilatéralement son programme de coopération bilatérale avec la Belgique, une décision actée par le gouvernement belge, qui accuse Kigali de violer l’intégrité territoriale de la RDC.
Un bras de fer diplomatique
Les relations entre la Belgique et le Rwanda étaient déjà tendues depuis le refus d’accréditation de l’ambassadeur rwandais, Vincent Karega, par Bruxelles. La décision du Rwanda de renoncer à l’aide au développement belge a encore aggravé la situation.
Kigali reproche à la Belgique de « compromettre » son financement « à des fins de pression politique », affirmant que Bruxelles mène une campagne « agressive » aux côtés de la RDC pour saboter l’accès du Rwanda au financement du développement, y compris auprès des institutions multilatérales.
La Belgique réaffirme son engagement en faveur de la RDC
Dans sa réaction, Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir la RDC et à mobiliser la communauté internationale contre l’agression rwandaise.
« Suite à la violation de l’intégrité territoriale de la RDC et de la Charte des Nations Unies par le Rwanda, la Belgique s’est exprimée clairement pour une approche plus ferme à l’égard de Kigali et était en train de faire la revue de l’ensemble de son programme bilatéral, comme je l’avais annoncé à plusieurs reprises. Ceci aurait débouché sur des mesures relatives à notre coopération que le Rwanda anticipe à présent », a-t-il déclaré.
Prévot a également souligné que la Belgique milite pour une solution pacifique ancrée dans le droit international. Cependant, il a exprimé le souhait que la suspension du programme de coopération avec le Rwanda se déroule de manière professionnelle, afin de préserver les acquis au bénéfice de la population rwandaise, qui ne doit pas pâtir de cette décision.
Le Rwanda campe sur ses positions
De son côté, le gouvernement rwandais reste inflexible. Il se dit « déterminé » à poursuivre son intervention militaire en RDC, justifiant ses actions par des impératifs de sécurité nationale. « Le Rwanda ne se laissera ni intimider ni faire chanter au détriment de sa sécurité nationale », a prévenu Kigali, alors que la presse internationale évoque la possibilité de sanctions sévères de l’Union européenne contre le Rwanda.
Un conflit aux ramifications régionales
La crise dans l’Est de la RDC, marquée par l’avancée des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda, a des répercussions bien au-delà des frontières congolaises. Les tensions entre la Belgique et le Rwanda illustrent l’impact régional et international de ce conflit, qui menace la stabilité de toute l’Afrique des Grands Lacs.
La Belgique, ancienne puissance coloniale de la RDC, joue un rôle clé dans les efforts diplomatiques pour résoudre cette crise. Cependant, la détermination du Rwanda à poursuivre son intervention militaire complique les perspectives de paix.
Conclusion
Les relations entre la Belgique et le Rwanda sont au plus bas, empoisonnées par la guerre dans l’Est de la RDC. Alors que Bruxelles cherche à mobiliser la communauté internationale pour mettre fin à l’agression rwandaise, Kigali campe sur ses positions, invoquant des impératifs de sécurité nationale.
Cette crise met en lumière les enjeux complexes et les tensions profondes qui sous-tendent le conflit dans la région. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour trouver une solution durable, tout en assurant la protection des civils et le respect du droit international.
Restez informés pour suivre les développements de cette crise diplomatique et ses implications pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.