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Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par l’armée rwandaise, ont relancé les hostilités ce mardi 18 février sur plusieurs lignes de front dans la région de Lubero, au Nord-Kivu.
Selon des sources locales de la société civile d’Alimbongo et de Kitsombiro, les combats ont débuté aux alentours de 4 heures locales, ciblant les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans plusieurs villages, notamment sur les collines de Vutsorovya, Alimbongo, Tchulo et Mambasa, situées sur la route nationale 2 en direction de Butembo.
Les affrontements, caractérisés par des tirs d’armes lourdes et légères, se poursuivaient encore dans l’après-midi, touchant également les hautes terres de Lubango et Kipese, ainsi que Kitsombiro, une base arrière stratégique pour l’armée congolaise. Ces violences ont provoqué des déplacements massifs de civils, principalement des femmes, des enfants et des hommes, fuyant vers Lubero-centre et Butembo pour échapper aux combats.
Une situation humanitaire alarmante
Un activiste de la société civile basé à Kitsombiro, situé à 14 kilomètres au nord de Mambasa, a confirmé à ACTUALITE.CD que de nombreux habitants ont été contraints de quitter leurs foyers. « Les routes sont remplies de familles en fuite, cherchant désespérément un refuge sûr », a-t-il déclaré. Certains se dirigent vers Butembo via Lubero-centre, tandis que d’autres, qui s’étaient initialement réfugiés à Lubango et Kipese, prennent également la direction de Butembo.
Cette reprise des hostilités survient après une brève accalmie sur le front de Lubero. Selon des sources locales, les rebelles du M23 avaient récemment concentré leurs efforts sur la conquête de Goma et Bukavu, tout en menant une campagne médiatique intense pour justifier leurs actions.
La présence ougandaise en question
Les combats actuels se déroulent à une quarantaine de kilomètres seulement de Lubero-centre, où l’armée ougandaise (UPDF) a établi une importante base à Mulo dans le cadre des opérations conjointes contre les Forces démocratiques alliées (ADF). Cependant, cette présence militaire ougandaise suscite des inquiétudes parmi les populations locales du Grand-Nord-Kivu.
Les habitants s’interrogent sur le rôle exact de l’UPDF dans le conflit opposant la RDC au M23. Bien que l’armée ougandaise ait été invitée par Kinshasa pour lutter contre les ADF, considérés comme un ennemi commun, certains craignent que Kampala ne soutienne également les rebelles du M23 pour des intérêts stratégiques. L’avancée des rebelles vers les positions de l’UPDF pourrait, selon les observateurs, révéler la véritable position de l’Ouganda dans ce conflit complexe.
Un conflit aux ramifications régionales
La reprise des hostilités dans la région de Lubero souligne une fois de plus l’instabilité chronique qui règne dans l’Est de la RDC. Le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, est accusé de violences répétées contre les civils et de violations flagrantes de la souveraineté congolaise. Les récents développements risquent d’aggraver la crise humanitaire dans la région, déjà marquée par des déplacements massifs de populations et une insécurité persistante.
Alors que les tensions régionales continuent de s’intensifier, la communauté internationale est appelée à jouer un rôle plus actif pour trouver une solution durable à ce conflit. Les appels au respect du droit international et à la protection des civils se multiplient, mais les divisions entre les acteurs régionaux et les intérêts divergents compliquent la recherche d’une issue pacifique.
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