Le vice-ministre de la Justice en charge du contentieux international, Maître Samuel Mbemba, a confirmé ce jeudi 06 février 2025 que le procès opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda débutera officiellement le mercredi 12 février prochain devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie.
Un procès historique pour la RDC
Lors d'un point de presse, Maître Samuel Mbemba a présenté les grandes lignes de cette audience très attendue, expliquant les différentes étapes que suivra la procédure judiciaire. Il a précisé que cette action fait suite à une requête déposée par la RDC en septembre 2023, dans le but de faire reconnaître officiellement les violations des droits humains commises dans l'Est du pays.
"Le procès qui va s'ouvrir le 12 février à la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples fait suite à la requête introduite devant cette juridiction en septembre 2023. À ce stade, il est question pour la Cour de se prononcer sur la recevabilité et par rapport à sa compétence. Ensuite, nous passerons à la phase du fond et c'est à ce moment-là que les preuves concernant les exactions subies par les victimes seront présentées", a expliqué le vice-ministre.
Une mobilisation autour des victimes
Afin d'étayer les accusations portées contre le Rwanda, les ONG de défense des droits humains sont déjà à pied d'œuvre pour recueillir des témoignages et collecter des preuves. Ces organisations travaillent sur le terrain afin d'encourager les victimes et les témoins à fournir des éléments clés pouvant appuyer le dossier devant la juridiction internationale.
Le vice-ministre a souligné que "le rôle des organisations de la société civile est crucial pour documenter les violations, identifier les victimes et présenter des faits vérifiables devant la Cour africaine".
La CPI également saisie
Par ailleurs, Maître Samuel Mbemba a annoncé que la Cour pénale internationale (CPI) a publié un communiqué officiel dans lequel le procureur demande aux victimes de lui transmettre toutes preuves et témoignages en leur possession. Il a toutefois précisé que la justice internationale étant indépendante, il n'émettra aucun commentaire sur la procédure en cours à la CPI.
Un procès sous haute attention
Ce procès est perçu comme une opportunité pour la RDC de faire valoir ses droits face aux violations présumées commises sur son territoire. Il suscite un intérêt majeur tant sur le plan national qu'international, avec l'espoir que justice soit rendue aux milliers de victimes du conflit dans l'Est du pays.
Le déroulement des audiences sera suivi de près, avec une forte attente de la part du peuple congolais et des institutions de défense des droits de l'homme.