Lors d’un briefing de presse sur la cohabitation pacifique des communautés en RDC, le ministre d’État en charge des Travaux publics et de la Reconstruction, Alexis Gisaro, a vivement critiqué le président rwandais Paul Kagame. Membre de la communauté Banyamulenge, Gisaro a affirmé que Kagame n’a aucun mandat pour parler au nom de cette communauté et a dénoncé les stratégies du Rwanda visant à exploiter les tensions internes en RDC.

Kagame accusé d’instrumentalisation

Alexis Gisaro, coanimant cette conférence avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a dénoncé les agissements du Rwanda, qu’il accuse de chercher à justifier ses actions belliqueuses en RDC par des prétextes fallacieux. « Paul Kagame n’a pas reçu mandat de parler au nom de la communauté Banyamulenge », a-t-il déclaré, rejetant toute légitimité du président rwandais à représenter les intérêts de cette communauté.

Le ministre a également souligné que la RDC protège et intègre les membres de la communauté Banyamulenge, contrairement aux allégations de Kagame. « À Kinshasa, des membres de la communauté circulent librement. Où sont les massacres de Tutsi dont on parle ? », a-t-il interrogé, mettant en doute les récits utilisés par le Rwanda pour justifier son ingérence en RDC.

Les tensions à l’Est et les négociations avec le M23

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la RDC, où le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports internationaux, continue de semer la désolation. Patrick Muyaya, présent lors de la conférence, a commenté l’annonce récente de négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, sous médiation angolaise.

« Nous comprenons l’inquiétude de nos concitoyens, mais il est crucial de rester informés à travers des canaux officiels », a déclaré Muyaya, appelant à la prudence et à la patience. Il a rappelé que le président angolais, João Lourenço, agit dans le cadre de la Résolution 2773 des Nations Unies et du processus de Luanda, tout en insistant sur l’importance de respecter les cadres préétablis, comme le processus de Nairobi.

Un agenda rwandais décrié

Alexis Gisaro a dénoncé l’agenda caché du Rwanda, qu’il accuse de piller les ressources naturelles de la RDC tout en alimentant les conflits internes. « L’agenda du Rwanda est tout autre. Ils cherchent à justifier leurs actions par des prétextes, mais la réalité est qu’ils pillent nos minerais et déstabilisent notre pays », a-t-il affirmé.

Le ministre a également exprimé sa solidarité avec les populations de l’Est de la RDC, soumises à l’occupation des forces rebelles et étrangères. « Nous partageons ces moments difficiles avec nos frères de l’Est. Être sous la domination des forces d’occupation est une épreuve difficile », a-t-il déclaré.

Les prochaines étapes

Alors que les négociations directes entre la RDC et le M23 sont annoncées, la population congolaise suit de près les développements. Ces pourparlers, s’ils se concrétisent, pourraient marquer un tournant dans la résolution du conflit, mais ils suscitent également des craintes quant à leur transparence et leur légitimité.

Dans un contexte régional complexe, la RDC reste déterminée à défendre sa souveraineté et à protéger ses communautés, tout en explorant toutes les voies de dialogue pour rétablir la paix. Les déclarations d’Alexis Gisaro et de Patrick Muyaya reflètent cette volonté de combiner fermeté et ouverture, dans l’intérêt de la stabilité et du développement du pays.

En attendant, la vigilance reste de mise, alors que les enjeux sécuritaires et diplomatiques continuent de façonner l’avenir de l’Est de la RDC.

 

LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top