La situation en République démocratique du Congo (RDC) demeure tendue en raison des conflits persistants dans l'Est du pays, alimentés en grande partie par l'exploitation illégale des ressources naturelles. Face à cette crise, la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé la communauté internationale à imposer un embargo contre le Rwanda. Cette mesure vise à réprimer l'exploitation et l'exportation illégales des ressources naturelles congolaises par le voisin rwandais.
Un appel à la responsabilité internationale
Lors d'un entretien avec les corps diplomatiques accédités en RDC le mercredi 5 mars 2025, la ministre déclare avoir en sa possession des preuves accablantes, notamment celles contenues dans le rapport du groupe d'experts des Nations unies. Ces documents attestent d'un lien direct entre l'exploitation des ressources naturelles en RDC et leur exportation vers le Rwanda.
« Nous avons, à travers le rapport du groupe d'experts, au-delà de nos propres rapports, établi un lien direct entre l'exploitation des ressources naturelles en République démocratique du Congo et les exportations au Rwanda. Raison pour laquelle nous appelons à un embargo pour certaines ressources naturelles du Rwanda, puisque nous savons qu'elles viennent de la RDC et que nous sommes conscients des circonstances dans lesquelles ces ressources sont exploitées », a-t-elle affirmé.
Le Rwanda pointé du doigt pour ses actions en RDC
Depuis plusieurs années, Kigali est accusé de soutenir les groupes armés actifs dans l'Est de la RDC, notamment le mouvement rebelle du M23. Cette milice, responsable de nombreuses exactions, serait financée en partie par la vente illicite des ressources naturelles congolaises, extraites des zones sous son contrôle. L'exploitation illégale du coltan, de l'or et d'autres minerais stratégiques alimente ainsi le conflit et fragilise davantage la stabilité régionale.
Les Nations unies et plusieurs ONG internationales ont maintes fois alerté sur cette situation, dénonçant le rôle de Kigali dans la pérennisation de l'insécurité dans la région des Grands Lacs. La ministre congolaise a insisté sur la nécessité de mettre un terme à ces pratiques en sanctionnant directement les acteurs impliqués.
Des réactions internationales en faveur de la RDC
L'appel à un embargo a déjà trouvé un écho favorable au sein de la communauté internationale. En guise de première mesure de rétorsion, l'Allemagne a annoncé la suspension de ses nouveaux engagements financiers envers le Rwanda. D'autres pays pourraient suivre cette initiative afin de faire pression sur Kigali et d'encourager une résolution pacifique du conflit.
Le gouvernement congolais espère que cette mobilisation internationale contraindra le Rwanda à cesser son ingérence en RDC et à respecter le droit international. En attendant, la RDC continue de plaider pour des sanctions plus fermes et une surveillance accrue du commerce des minerais dans la région.
Vers un avenir plus stable pour l'Est de la RDC ?
L'initiative de la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner s'inscrit dans une volonté de restaurer la souveraineté de la RDC et d'assurer un développement économique plus juste pour ses populations. Si l'embargo venait à être adopté, il pourrait non seulement affaiblir les circuits illégaux d'exploitation des ressources naturelles, mais aussi réduire le financement des groupes armés et ouvrir la voie à une paix durable.
Toutefois, la mise en place d'une telle mesure dépendra de la volonté des grandes puissances et des instances internationales à traduire les engagements diplomatiques en actions concrètes. La RDC reste donc en attente d'une réponse ferme et efficace de la communauté internationale face à cette crise qui dure depuis trop longtemps.
