Lors d'une réunion populaire à Kikwit le 5 mars 2025, le vice-Premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo, a porté des accusations graves contre l'ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila Kabange. Bemba a affirmé que Kabila est l'instigateur des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ainsi que des membres de l'Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa.
▎Accusations de soutien aux rebelles
Devant une foule enthousiaste, Bemba a déclaré : « J'ai toutes les preuves du soutien de Joseph Kabila aux rebelles de l'AFC, du M23, et des miliciens Mobondo. » Il a précisé que ces miliciens sont actifs dans plusieurs provinces du Grand-Bandundu, notamment le Maï-Ndombe, le Kwilu, le Kwango, et le Kongo Central. Selon Bemba, Kabila aurait fui le pays pour échapper aux conséquences de ses actes, ayant quitté Lubumbashi pour se rendre à l'étranger via la Zambie. « Il a fui à l'étranger parce qu'il sait qu'il a été démasqué », a-t-il ajouté.
▎Mobilisation des jeunes
L'ancien ministre de la Défense nationale a appelé les jeunes à se mobiliser pour défendre la patrie contre ce qu'il qualifie d'agressions extérieures. Il a mis en garde contre les ambitions des rebelles du M23 et de l'AFC, qui, selon lui, cherchent à rééditer les pillages des années 1996-1997 dans l'est du pays. « Ils veulent annexer notre pays au Rwanda. Alors, chers jeunes, mobilisez-vous pour défendre notre patrie », a-t-il exhorté.
▎Réactions politiques
Les accusations de Bemba interviennent dans un contexte où le président Félix Tshisekedi avait récemment accusé Joseph Kabila d'être le cerveau derrière le M23 lors d'une intervention à Davos en Suisse. En réponse, Ferdinand Kambere, Secrétaire exécutif national du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), le parti de Kabila, a rejeté ces allégations, les qualifiant de manifestations de désespoir face à la dégradation de la situation sécuritaire dans l'est de la RDC.
▎Situation sur le terrain
Actuellement, les rebelles de l'AFC/M23 occupent plusieurs localités et villes dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, y compris Goma et Bukavu, où ils ont établi des administrations parallèles. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la stabilité et à la sécurité dans la région, exacerbant les tensions politiques déjà présentes entre les différents acteurs congolais.
▎Conclusion
Les accusations portées par Jean-Pierre Bemba contre Joseph Kabila ajoutent une nouvelle dimension à la crise sécuritaire en RDC. Elles soulignent non seulement les rivalités politiques internes mais aussi les implications régionales du conflit en cours. La mobilisation des jeunes pour défendre la patrie pourrait également avoir des répercussions sur la dynamique politique et sociale du pays dans les mois à venir.