La coalition « Le Congo n’est pas à vendre », regroupant 16 associations congolaises et internationales engagées dans la lutte contre la corruption, a publié un rapport accablant sur la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo (RDC). Selon ce document, les institutions politiques, notamment la Présidence, la Primature et le Parlement, ont coûté à l’État congolais la somme astronomique de 451 millions de dollars américains au cours du premier semestre 2024. Ce chiffre soulève des questions sur la priorité donnée aux dépenses politiques au détriment des secteurs vitaux pour la population.


Une explosion des dépenses de la Présidence


Le rapport révèle que le budget de la Présidence de la République a atteint 99 % de son enveloppe annuelle en seulement six mois. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le président Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé, le 29 janvier 2024, une série de mesures visant à réduire le train de vie des institutions dans le cadre des efforts de guerre contre les groupes armés. Cependant, ces mesures semblent rester lettre morte, selon la coalition.


« Le Congo n’est pas à vendre » dénonce un décalage flagrant entre les déclarations d’intention et la réalité des dépenses publiques. Alors que le pays est engagé dans un conflit sécuritaire complexe et que la population souffre de conditions socio-économiques difficiles, les institutions politiques continuent de bénéficier de budgets faramineux.



Des inégalités sociales criantes


Le rapport met également en lumière les inégalités sociales entre le personnel de l’État et les institutions politiques. Par exemple, les militaires, les policiers et les enseignants perçoivent des salaires mensuels inférieurs à 100 USD, tandis que les députés nationaux jouissent d’émoluments et d’avantages estimés à plusieurs milliers de dollars. Cette disparité soulève des questions sur la justice sociale et la priorisation des dépenses publiques.


« Comment justifier que les députés gagnent des milliers de dollars alors que ceux qui assurent la sécurité et l’éducation du pays survivent avec moins de 100 dollars par mois ? », s’interroge la coalition. Cette situation illustre, selon elle, une « prise en otage du pays par la classe politique qui se partage le pouvoir et toutes les ressources du pays ».



Dépenses de fonctionnement vs investissements publics


Le rapport souligne un déséquilibre inquiétant entre les dépenses de fonctionnement des institutions politiques et les investissements publics dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Au premier trimestre 2024, les dépenses de fonctionnement ont été exécutées à 121 %, dépassant largement les prévisions. En revanche, les fonds alloués aux réformes et au fonctionnement des services déconcentrés n’ont pas été décaissés, et les dépenses en investissement sur ressources propres n’ont été exécutées qu’à 29 %.


Cette gestion financière déséquilibrée prive le pays des investissements nécessaires pour améliorer les conditions de vie des citoyens et relancer l’économie. La coalition dénonce une « captation des ressources publiques par une élite politique qui privilégie ses intérêts au détriment du bien-être de la population ».



Un appel à la transparence et à la responsabilité


Face à ces constats, la coalition « Le Congo n’est pas à vendre » appelle à une réforme profonde de la gestion des finances publiques en RDC. Elle demande une plus grande transparence dans l’allocation des ressources, une réduction des dépenses somptuaires des institutions politiques et une priorisation des investissements dans les secteurs sociaux et économiques.


« Il est temps que les dirigeants congolais assument leurs responsabilités et mettent fin à cette gabegie financière. Les ressources du pays doivent servir à améliorer les conditions de vie des Congolais, pas à enrichir une minorité », déclare la coalition.



Conclusion : un besoin urgent de réformes


Le rapport de « Le Congo n’est pas à vendre » met en lumière les dysfonctionnements d’un système où les institutions politiques absorbent une part disproportionnée des ressources publiques, au détriment des besoins essentiels de la population. Alors que la RDC fait face à des défis sécuritaires, économiques et sociaux majeurs, une réforme de la gestion des finances publiques s’impose pour rétablir la confiance des citoyens et assurer un développement durable.

La coalition espère que ce rapport servira de catalyseur pour des changements concrets, afin que les ressources du Congo soient enfin utilisées pour le bien-être de tous ses habitants, et non pour le profit d’une élite politique.

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