Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame, est sous le feu des critiques et des sanctions internationales pour son implication présumée dans le conflit qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Après la Belgique, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Allemagne ont récemment imposé des mesures sévères contre Kigali, accusé de soutenir le groupe rebelle M23 et de violer la souveraineté congolaise. Ces sanctions marquent un tournant dans la pression internationale exercée sur le Rwanda, alors que la crise dans l’est de la RDC continue de s’aggraver.


Le Canada sanctionne Kigali

Le Canada a été l’un des premiers à réagir fermement. Lundi, Ottawa a annoncé une série de mesures punitives contre le Rwanda, dénonçant « une violation flagrante » de la souveraineté de la RDC. Dans un communiqué conjoint, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, le ministre du Développement international Ahmed Hussen et la ministre de la Promotion des exportations Mary Ng ont condamné « dans les termes les plus fermes » l’avancée du M23, qualifié de groupe terroriste, et son contrôle récent de plusieurs zones dans l’est de la RDC.

Les sanctions canadiennes incluent :

  • La suspension des permis d’exportation de biens et technologies contrôlés vers le Rwanda.

  • L’arrêt des nouvelles initiatives commerciales entre les deux gouvernements.

  • La restriction du soutien aux entreprises privées engagées dans des activités économiques avec Kigali.

  • La réévaluation de la participation du Canada aux événements internationaux organisés par le Rwanda.

En outre, le Haut-commissaire rwandais au Canada a été convoqué pour être informé des mesures prises par Ottawa. Le gouvernement canadien a également exprimé son inquiétude face aux atrocités commises dans l’est de la RDC, notamment les attaques contre les civils, les déplacés, les humanitaires et les soldats de la paix. « Nous sommes particulièrement alarmés par les rapports faisant état de violences sexuelles en lien avec le conflit visant les femmes et les filles », ont souligné les ministres.

Pour soutenir les populations affectées, le Canada a annoncé une enveloppe de 15 millions de dollars canadiens pour l’aide humanitaire en RDC.


L’Allemagne suspend son aide au développement

L’Allemagne a emboîté le pas mardi en annonçant la suspension de ses nouvelles aides au développement au Rwanda. Berlin a justifié cette décision par l’offensive du M23 dans l’est de la RDC, soutenue selon les experts de l’ONU par des soldats rwandais. Le ministère allemand de la Coopération a déclaré : « Nous allons suspendre de nouveaux engagements financiers, revoir la coopération existante avec le gouvernement rwandais dans le domaine de la coopération au développement, suspendre la participation de haut niveau aux événements de politique de développement du gouvernement rwandais. »

Berlin a également condamné fermement la prise des villes de Goma et Bukavu par le M23, qualifiant ces actions de « violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC ». Le gouvernement allemand a réitéré ses demandes pour un « retrait des forces armées rwandaises et l’arrêt du soutien au M23 ».


La pression internationale s’intensifie

Ces sanctions s’ajoutent à celles déjà imposées par d’autres pays, dont la Belgique et la Grande-Bretagne. Le Royaume-Uni a notamment suspendu son aide au Rwanda, à l’exception des fonds destinés aux groupes les plus vulnérables, tant que Kigali ne retire pas ses troupes et ne s’engage pas sérieusement dans un processus de paix.

La communauté internationale, sous l’égide de l’Union africaine, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), continue de soutenir les efforts diplomatiques pour une résolution pacifique du conflit. Les processus de Luanda et de Nairobi, visant à instaurer un dialogue entre les parties, restent au cœur des initiatives régionales.


Un appel incessant de Kinshasa

Le gouvernement congolais, dirigé par le président Félix Tshisekedi, n’a cessé d’appeler la communauté internationale à imposer des sanctions contre le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement et financièrement le M23, un groupe rebelle responsable de violences massives et de déplacements de population dans l’est de la RDC.

Les récentes sanctions internationales semblent répondre à ces appels, renforçant la position de la RDC dans sa lutte pour préserver sa souveraineté et mettre fin à l’ingérence rwandaise.


Conclusion : un Rwanda sous pression

Le Rwanda, autrefois considéré comme un partenaire clé de l’Occident en Afrique, est désormais confronté à un isolement croissant sur la scène internationale. Les sanctions imposées par le Canada, l’Allemagne, la Belgique et la Grande-Bretagne marquent un tournant dans la crise congolaise, tout en soulignant l’urgence d’une solution durable pour mettre fin aux souffrances des populations de l’est de la RDC.

Alors que la pression internationale s’intensifie, la balle est désormais dans le camp de Kigali, qui doit choisir entre poursuivre son soutien au M23 ou s’engager dans une voie de paix et de coopération régionale.

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