Malgré le retrait du M23 de Walikale, les pourparlers au Qatar piétinent – Préalables non résolus, mandats limités et discrétion exigée
Doha / Kinshasa, [Date] – Alors que l’AFC/M23 a annoncé son retrait "unilatéral" de Walikale (Nord-Kivu) le [date], présenté comme un « geste pour la paix », les négociations discrètes au Qatar entre la RDC et les rebelles peinent à avancer. Où en est le processus de médiation qatarienne, souvent éclipsé par les initiatives africaines (Nairobi, Luanda) ?
🔴 État des lieux : Une pause dans les discussions
Délégations en stand-by : Les représentants du gouvernement congolais et du M23 ont quitté Doha il y a deux semaines après une première phase sans accord concret.
Retour reporté : Initialement prévu sous 7 jours, leur retour est en suspens – aucune invitation formelle n’a été relancée par le Qatar.
Préalables du M23 : Le groupe armé aurait soumis ses conditions préalables, encore non dévoilées, mais qui bloqueraient l’avancée des pourparlers.
➡️ Point d’achoppement :
La délégation congolaise, composée majoritairement de militaires et de services de renseignement, serait limitée dans son mandat, selon des sources diplomatiques. « Peut-elle prendre des engagements politiques ? », s’interrogent des observateurs.
Le Rwanda dans l’équation : Quel rôle à Doha ?
Présence rwandaise : Des officiels rwandais ont été conviés à Doha, mais Kigali minimise : il s’agirait d’un suivi de la rencontre du 18 mars entre Tshisekedi, Kagame et l’émir du Qatar, sans lien direct avec les négociations M23-RDC.
Double médiation ? : Le Qatar insiste sur la séparation stricte entre ses discussions et les processus régionaux (Luanda/Nairobi).
La discrétion qatarie, un atout ou un frein ?
Confidentialité exigée : Doha impose un black-out médiatique, irritant certains partenaires africains.
Méfiance continentale : Le Kenya, l’Angola et d’autres défendent le principe de « solutions africaines aux problèmes africains » et évitent de commenter l’initiative qatarie.
« Le Qatar joue un rôle utile, mais son approche parallèle crée des tensions avec les médiateurs historiques », note un diplomate sous couvert d’anonymat.
📉 Pourquoi le processus stagne
1️⃣ Manque de mandat politique : La délégation congolaise semble liée par des instructions strictes, limitant la marge de négociation.
2️⃣ Attentes divergentes : Le M23 réclame des garanties sécuritives et politiques avant tout cessez-le-feu.
3️⃣ Concurrence des initiatives : Les pourparlers de Doha entrent en collision avec les feuilles de route de Luanda/Nairobi.
Et maintenant ?
Reprise incertaine : Aucune date n’est fixée pour une nouvelle round de discussions.
Pression internationale : Les États-Unis et l’UE suivent de près, mais soutiennent prioritairement les cadres régionaux.
Scénario noir : Si Doha échoue, le risque est un retour aux affrontements malgré le retrait tactique du M23 de Walikale.