Plus de 25 000 cas recensés en 2023, des viols utilisés comme "arme de guerre" – Témoignages accablants et impunité généralisée
Goma / Bukavu, les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme : les violences sexuelles dans l’est de la RDC ont atteint des niveaux catastrophiques depuis l’intensification des combats et la chute de Goma et Bukavu aux mains du M23, soutenu par le Rwanda. Un rapport de MSF révèle que 25 166 survivantes ont été prises en charge en 2023 – soit 2 viols par heure –, un chiffre qui a quintuplé début 2025.
Chiffres glaçants : L’horreur en statistiques
25 166 viols recensés par MSF en 2023 (91 % au Nord-Kivu).
Hausse de 500 % en janvier-février 2025 (UNICEF).
30 % des victimes sont des enfants.
111 femmes violées en 72h près de Goma (témoignage humanitaire).
150 prisonnières violées et brûlées vives lors d’une évasion (ONU).
« Ces chiffres sous-estiment la réalité : la plupart des survivantes ne portent pas plainte par peur ou honte », souligne une travailleuse humanitaire sous anonymat.
🔴 Qui sont les bourreaux ?
Les agresseurs se recrutent parmi :
Combattants du M23 (enlèvements, viols collectifs).
Militaires congolais (FARDC).
Civils et bandits profitant du chaos.
« C’est tout le monde. Ils violent à l’arme pointée. Si quelqu’un proteste, il est tué », témoigne une humanitaire.
Le viol, une "tactique de guerre"
Selon le FNUAP, ces violences visent à :
1️⃣ Terroriser les populations.
2️⃣ Forcer les déplacements.
3️⃣ Détruire les communautés.
« Le M23 ordonne aux femmes de "sourire" pendant les enlèvements pour éviter les soupçons », dénonce une source sur place.
🛑 Pourquoi cette flambée ?
Chute de Goma et Bukavu (janv. 2025) : Le M23 étend son contrôle.
Camps de déplacés surpeuplés : Les femmes doivent chercher du bois/seau, s’exposant aux miliciens.
Évasions de prisonniers : Centaines de criminels libérés, dont des violeurs.
Patriarcat et superstitions : « Certains croient que violer des mineures leur donne de la force ».
L’aide humanitaire débordée
MSF et UNICEF manquent de ressources face à l’afflux.
Coupes budgétaires : Les États-Unis ont réduit leur financement.
Stigmatisation : Les survivantes sont rejetées par leurs familles.
« Les services sont minimes face à l’ampleur des besoins », alerte une ONG.
✝️ L’Église, dernier espoir ?
Certaines organisations misent sur :
Les évêques catholiques, écoutés par les groupes armés.
Des sensibilisations ciblées auprès des combattants.
Que faire ?
Pression internationale : Sanctions contre le Rwanda et le M23.
Protection des déplacés : Sécuriser les camps.
Justice transitionnelle : Poursuivre les auteurs, y compris dans l’armée.