La République démocratique du Congo (RDC) a dévoilé une stratégie ambitieuse pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2028, avec un plan de relance axé sur l’augmentation des recettes fiscales et des investissements massifs dans les secteurs de la santé et des infrastructures.
Lors d’une conférence organisée à Kinshasa pour présenter les réalisations multisectorielles du gouvernement, le Vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a réaffirmé cette ambition, tout en reconnaissant les défis structurels à surmonter.
Une croissance à consolider malgré les défis sécuritaires
Malgré une résilience économique notable, avec des investissements étrangers directs atteignant en moyenne 2 milliards de dollars par an (principalement dans le secteur minier), la RDC reste confrontée à d’importants obstacles.
« L’instabilité sécuritaire dans l’Est du pays (Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu) et la faible attractivité économique hors mines freinent notre croissance. Mais notre objectif est clair : devenir une économie à revenu intermédiaire en modernisant notre fiscalité et en diversifiant nos investissements », a déclaré Mukoko Samba.
Relance par la fiscalité et les partenariats régionaux
Pour financer cette transition, le gouvernement compte doubler sa pression fiscale, en portant les recettes publiques de 15 % à 20 % du PIB d’ici 2028.
« La digitalisation des services fiscaux, la lutte contre les flux illicites et l’élargissement de l’assiette fiscale sont nos priorités », a expliqué Alain Malata, directeur de cabinet du ministre des Finances.
Parallèlement, la RDC mise sur une diplomatie économique renforcée avec ses neuf voisins, conformément à la vision du Président Félix Tshisekedi.
Santé et infrastructures : des investissements accrus
Le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a détaillé les progrès en cours :
Construction d’hôpitaux modernes dans les 26 provinces
Ouverture de centres de diagnostic à Kananga et Mbuji-Mayi
Modernisation de l’hôpital de Lubumbashi
Relance de la production locale (moustiquaires imprégnées, médicaments, etc.)
Les dépenses publiques en infrastructures économiques ont déjà été portées à 6 % du budget national, une hausse significative pour soutenir la croissance.
Une diplomatie hybride pour stabiliser le pays
Bijou Banyaku, représentante du Président en matière de diplomatie, a souligné l’importance d’une approche combinant droit formel et normes coutumières pour consolider la paix.
« Une diplomatie inclusive, ancrée dans les réalités locales, est essentielle pour une stabilité durable », a-t-elle affirmé.
Un intérêt international grandissant
La conférence, organisée par le bureau de l’ambassadeur itinérant du Chef de l’État, a attiré des délégations de France, Afrique du Sud, Cameroun, Bénin et République centrafricaine, témoignant du regain d’attention pour la RDC sur la scène économique et géopolitique.
Avec ces réformes, le gouvernement espère non seulement sortir de la catégorie des pays à faible revenu, mais aussi positionner la RDC comme un acteur clé de la croissance africaine.