Le député national Eliezer Ntambwe Mposhi a interpellé ce vendredi la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo, lors d’une question orale avec débat à l’Assemblée nationale. L’élu de Lukunga a demandé un bilan exhaustif de la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD), trois ans après son adoption en République démocratique du Congo.
Une transition chaotique pointée du doigt
Dans son intervention, le député Ntambwe a dénoncé les contradictions du système actuel :
Une coexistence problématique : « Nous observons une confusion flagrante entre l’ancien système et le LMD, avec des grilles de formation et des méthodes pédagogiques incompatibles. »
Un manque de préparation criant : « Les universités sont obligées de coupler les deux systèmes par manque d’infrastructures adaptées et de moyens pédagogiques adéquats. »
Un risque pour la qualité de l’enseignement : « Cette improvisation met en péril la formation de l’élite scientifique congolaise. »
Des inquiétudes pour l’avenir académique
Le député a souligné plusieurs lacunes :
✓ Infrastructures insuffisantes : « Combien d’auditoires ont été construits pour répondre aux exigences du LMD, qui repose sur des effectifs réduits et un suivi individualisé ? »
✓ Formation des enseignants : « Le corps professoral est-il préparé à dispenser des cours selon les nouvelles méthodes actives requises par le LMD ? »
✓ Impact sur les étudiants : « Ce désorganisation pénalise les étudiants, pris entre deux systèmes aux logiques divergentes. »
Un appel à la transparence et à l’action
Ntambwe a qualifié la gestion de cette transition de « suicidaire » pour l’avenir du pays, appelant le gouvernement à :
Évaluer objectivement les trois années d’expérimentation du LMD
Fournir des moyens concrets (infrastructures, budgets, formations) pour sa réussite
Clarifier la feuille de route pour sortir de la dualité actuelle
En attente d’une réponse ministérielle
La ministre de l’ESU n’a pas encore réagi publiquement à cette interpellation. Cette question relance le débat sur la réforme de l’enseignement supérieur en RDC, alors que plusieurs universités peinent à appliquer le LMD dans des conditions optimales.