Depuis quelques temps, les taxis faisant la navette entre le centre-ville et d’autres communes, n’inspirent plus confiance aux clients. Et pour cause ! De nombreux braquages ont perpétrés à bord de ces véhicules où généralement il y a toujours des passagers déjà embarqués et qui réservent une place pour les victimes éventuelles. Ces passagers aux allures inoffensives, dont souvent l’un est assis devant à côté du chauffeur, et les deux autres vautrés sur le siège arrière, paraissent peu intéressés aux derniers clients et à leurs biens. Une indifférence qui ne dévoile pas leurs affinités. Pourtant, ce sont des groupes de « braqueurs » opérant en duo ou en trio, avec ou sans la complicité des conducteurs.


Madeleine Mukoma, domiciliée sur avenue Mbomu n° 211, quartier Wenze, commune de Lingwala, garde de certains taxis, de très mauvais souvenirs. Elle entendait souvent parler des braqueurs, sans les croiser, mais la semaine passée, elle a personnellement vécu cette expérience traumatisante. Dans sa plainte déposée à l’état-major du Bataillon de la police d’investigations criminelles, Mado Mukoma se rappelle qu’un soir du 19 septembre 2013, alors qu’elle venait de récolter les fonds d’une ristourne, elle attendait un taxi à l’arrêt Sabena, sur le boulevard du 30 Juin, bondé de monde. Un taxi banalisé s’immobilisa à son hauteur et après avoir proposé sa destination Kintambo-Magasins, elle embarqua sur accord du conducteur. A bord du taxi, trois premiers passagers qui ne se parlaient pas, semblaient favorables à cette même destination. Et la voiture roulait à grande vitesse jusqu’au moment où dans les parages du cimetière de la Gombe, un client demanda que le chauffeur puisse s’arrêter. C’est ce qu’il fit croyant que le passager allait certainement descendre. Voilà qu’au lieu de débarquer, le suspect, revolver pointé vers le chauffeur, ordonna à ses acolytes assis derrière, de fouiller la dame. Eux aussi ont menacé Mme Madeleine Mukoma, qui réalisa dès cet instant qu’elle vivait en live un braquage dont elle-même était la victime.

Ce n’était plus un récit qu’on lui racontait, mais un fait qui se produisait en sa présence. Les brigands lui ont arraché la somme de 5.000 dollars, 80.000 FC, ainsi que ses deux téléphones cellulaires. Le taxi et les braqueurs embarqués, prendra ensuite une destination inconnue.

Un cadre d’une société commerciale de la place, manifeste aujourd’hui une méfiance à l’égard de ce type de moyens de transport, depuis qu’il a échappé à la mort, dans les alentours du Palais de justice de Kinshasa. Embarqué devant l’agence de transfert des fonds Solidaire sur le boulevard du 30 Juin, vers 20 heures, M. Amisi, devait se rendre à la clinique Ngaliema pour visiter un membre de famille hospitalisé. A la demande d’un client, le taxi a emprunté l’avenue séparant le collège Boboto et le lycée Bosangani. Et va s’immobiliser non loin de Cepas. Soudain, les passagers vont se dévoiler comme des bandits, parce que tous ont sorti leurs armes, intimant l’ordre à M. Amisi de leur remettre son porte-monnaie. Il contenait 450 dollars et dans ses poches, les malfrats ont sorti le montant de 25.000 FC.

Il voulait réagir comme pour attendre un secours providentiel qui le sauverait de ce braquage, mais aucun véhicule ne passait par-là. Et il était 20 heures quand il a été débarqué du taxi avec pour consigne de se diriger vers la Cadeco.

Une autre victime de ce genre de braquage, est M. Jean-Paul Mboyo, homme d’affaires qui fait le trafic des articles vestimentaires entre Kinshasa et Brazzaville. Ses colis contenant 30 pantalons jeans, et 20 pièces wax, logés dans le coffre arrière, il monta le 30 août 2013 à bord d’un taxi sur avenue colonel Lukusa, avec pour destination, sa maison de Lemba. Les deux clients trouvés à bord, ont demandé à être débarqués dans les parages du stade Tata Raphaël dans la commune de Kalamu, chose qu’il accepta avec beaucoup de courtoisie. Et il ignorait que sa gentillesse allait lui causer un grave préjudice.

Dans les alentours de ce stade, les deux clients se présenteront comme des agents chargés de contrôler les colis en provenance de Brazza pour détecter les armes. Sûr que ces fonctionnaires étaient tombés sur un homme honnête, Jean-Paul Mboyo est descendu le premier pour déballer ses colis et dévoiler le contenu. Voilà qu’au lieu de le suivre, les deux suspects sont restés à bord de la voiture qui a aussitôt démarré en trombe vers une destination inconnue. Butin réalisé par ces bandits : 30 pantalons jeans et 20 pièces wax.

Le vœu ardent de Kinois est de voir la police faire diligence pour neutraliser ces malfaiteurs et mettre un terme à leurs mésaventures. Il n’est pas normal qu’ils puissent continuer à dépouiller impunément de paisibles citoyens, opérant souvent sur le boulevard du 30 Juin où opèrent de nombreux agents de services de la police.

J.R.T.
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