Les remous qui ont eu lieu dans la Ville-Province de Kinshasa viennent de causer la suspension des travaux du dialogue. Cela, après avoir provoqué un report forcé de la séance du lundi 19 septembre 2016. En effet, Kodjo Edem, le facilitateur de ce forum a suspendu hier, mardi 20 septembre 2016, les travaux du dialogue pour une durée de 48 heures, eu égard aux événements qui ébranlent la capitale RD Congolaise. Mais surtout, en mémoire des vies fauchées, à l’en croire. Sauf imprévu, les dialogueurs devraient revenir au chapiteau de la cité de l’Union africaine le vendredi 23 septembre. Entre-temps, les uns et les autres méditent, rapportent des sources, sur les divergences de vues qui persistent sur le calendrier électoral. Plus encore, sur la vive pression des forces politico-sociales restées en marge de ces pourparlers. Qui, avec poigne, insistent sur l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Et, dans ce contexte déjà pas très facile, ces assises se vident. La CENCO claque la porte. Jonas Tshiombela aussi.

Malgré une ambiance peu commune, les délégués de la société civile, de la Majorité Présidentielle et de l’Opposition ont regagné l’assemblée plénière du dialogue hier, mardi 20 septembre 2016.

La séance aura été, il faut le dire, de plus brève. A peine de quelques minutes. Le temps que la mise en place soit faite et que le facilitateur Edem Kodjo puisse annoncer la suspension des travaux après une minute de silence. Pour au moins une raison. A savoir, rester de cœur avec les familles qui souffrent et cerner davantage l’importance de ce forum face aux enjeux de l’heure. Edem Kodjo a fait remarquer le caractère déplorable de ces événements qui troublent Kinshasa. Du haut de la tribune, il a dit tout son mal quant au fait que le Congo-Kinshasa venait de perdre plusieurs fils et filles. Certains étaient des civils et d’autres des personnes dévouées à la sauvegarde de la nation congolaise. Notamment, des policiers. Il a, vivement, déclaré toute sa désapprobation de la destruction des biens privés et communs. Et, dans la foulée, l’homme a exprimé sa compassion à tous ceux qui ont subi des violences corporelles ou des pertes matérielles simplement parce qu’ils prennent part aux travaux du dialogue. Vital Kamerhe, chef de file de l’Opposition au dialogue et Co-modérateur pour le compte de cette composante a, avec Alexis Thambwe Mwamba, le Co-modérateur de la Majorité Présidentielle tenu un point de presse juste après le speech du facilitateur. Chacun dans son mot a appelé à l’apaisement, à ce que le dialogue soit privilégié comme le cadre où la question électorale devrait être traitée avec tact. La rue, pour eux, n’est pas une voie à prôner. Car, soutenait Kamerhe, avec cette option il n’y a pas des vainqueurs et c’est le peuple le plus grand perdant.

Le dialogue se vide

Deux absences ont été constatées lors de la dernière journée de travail du dialogue. Il s’agit de celle de Jonas Tshiombela mais surtout de celle de l’abbé Donatien Sholé. Plus tard, la nouvelle est tombée. Ces deux personnalités quittent la barque du dialogue. La cause ? Chacun en a la sienne. Pour Tshiombela, se serait le fait que le siège de sa structure, la Nouvelle Société Civile Congolaise aurait été incendiée à la suite des manifestations. Et, pour l’abbé Donatien Sholé, la Conférence Episcopale Nationale du Congo suspend sa participation au dialogue. L’Eglise catholique appellent à des élections dans les plus brefs délais et que le président Kabila ne soit pas candidat à ces joutes électorales. Sous forte pression du Rassemblement, du MLC de Jean-Pierre Bemba et des organisations citoyennes telles que la Lucha et Filimbi, le navire du dialogue que mène Kodjo semble prendre de l’eau. Déjà, au départ, le problème de l’inclusivité se posait et, avec le départ de l’Eglise catholique, elle se poserait davantage aux yeux de plusieurs observateurs. Par ailleurs, une forte contradiction persiste à l’intérieur du dialogue entre Kamerhe et son groupe face à la Majorité présidentielle sur la problématique du calendrier électoral. Sensé résoudre la crise au pays, le forum présidé par Kodjo semble d’une part généré la crise et d’autres, être lui-même en crise.

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