Analyste politique indépendant et juriste de son état, Me Mbenza a démontré que tout dialogue initié en dehors de la logique de l’accord-cadre d’Addis-Abeba ne portera aucun fruit. Il est étonné de voir que les politiques congolais continuent à se moquer du peuple, ignorant que c’est ce dernier qui détient le pouvoir. Il rappelle aux dirigeants congolais qu’un Etat se gère selon les principes et les normes. Quant au peuple, il l’invite à rester uni pour être fort. Il l’a dit au cours d’une interview qu’il a bien voulu accorder à La Prospérité.

La Prospérité : Pourquoi tous les dialogues initiés dans le sens de promouvoir la réconciliation nationale ont échoué ?

Me Mbenza : Oui. C’était prévisible. Tous les dialogues initiés devraient échouer du fait qu’ils n’ont pas été organisés dans la logique de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Depuis les mauvaises élections de 2011 qui avaient divisé les congolais, il fallait une réconciliation nationale. Curieusement, en lieu et place de chercher comment trouver des solutions, on constate que depuis un certain temps, chacun fait ce que bon lui semble. En oubliant cette réconciliation nationale.

La Pros. : Qu’elle est la solution pour sortir de l’impasse?

Me Mbenza : La seule solution qui va nous sortir de cette situation, c’est de rentrer dans la logique de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Sinon tout ce qui est fait par entêtement ne fera que diviser davantage.

Il y a des congolais qui estiment que comme ils ont l’armée, la police et le pouvoir, ils peuvent se permettre tout au détriment du peuple.

Ceux qui sont au pouvoir doivent comprendre que l’Etat se gère selon les principes et les normes.

Ce sont ces normes qui font atteindre à l’Etat ses objectifs. Tout pouvoir politique se résume de la manière suivante : un pouvoir politique doit avant tout être permanant dans sa vision de vouloir réaliser le bien-être social, le pouvoir doit créer la cohésion nationale et se faire obéir. Notre grande désolation est de constater que chez nous le pouvoir n’est ni permanant, ne se fait pas obéir et ne favorise pas la cohésion nationale.

La Pros. : Que pensez-vous de l’organisation des élections

Me Mbenza : Il faut respecter le peuple congolais. C’est lui qui décide sur le sort des acteurs politiques. Ici chez nous les gens qui sont fin mandat continuent à se faire appeler Honorable député et sénateur. Qui ignore que le mandat a une durée ? Les choses seraient plus simples si à la prise des fonctions chacun pensait à la durée de son mandat. Mais, ici, tout le monde est heureux d’entendre le slogan « Wumelaaaaa».

Aujourd’hui dans notre pays nous sommes dans un contexte de présidence intérimaire et tout le monde sait qu’une personne qui assure l’intérim ne doit nommer quiconque. Mais tous se moquent du peuple et sont fier d’être nommés .Il y a longtemps que j’avais prédit qu’il fallait dissoudre la CENI, du fait qu’elle nous créer des problèmes. Cette CENI est injuste et ne réalise pas sa mission constitutionnelle. La CENI, comme toutes les autres institutions, est en train, elle aussi, de se moquer du peuple congolais.

La Pros. : avez-vous un commentaire sur la désignation de Olenghankoy à la présidence du CNSA

Me Mbenza : La désignation de Joseph Olenghankoy en remplacement d’Etienne Tshisekedi à la tête du CNSA est un recul profond. Je considère même que c’est une provocation ; et la situation ne fait que s’empirer.

J’invite les congolais à être unis. Pour être fort, nous ne devons pas continuer à nous considérer comme des gens qui sont en transit ; il s’agit de notre pays.

Propos recueillis par Philomène Mwaluke
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