*Ils l’ont vu mercredi à la CENI et lui ont soumis un mémo. Quelques leaders du Rassemblement de Limete ont, en effet, pris l’initiative de conférer avec le Président de la Centrale électorale autour de la problématique de la tenue des élections, avant fin décembre 2017. Le Rassemblement tient, mordicus, à la publication du calendrier, le 1er septembre, et à la convocation du corps électoral, le 30 septembre prochain, au plus tard. La CENI promet, quant à elle, la publication des résultats partiels de la refonte totale du fichier, fin août 2017. La CENI soutient, par ailleurs, qu’elle publierait le calendrier avant fin décembre 2017 et après l’évaluation tripartite du processus électoral, avec le Gouvernement et le CNSA, une des structures qui, aujourd’hui, a été confiée à Olenghankoy, lui-même encore, resté enchevêtré dans l’engrenage de la fronde de Kamerhe et Bazaïba.

A l’assaut !

Le 31 juillet est passé. Le calendrier, pourtant, promis au dialogue de la Cité de l’Union Africaine et confirmé au Centre Interdiocésain, lors de discussions directes, sous les auspices des Evêques, n’a toujours pas été publié. Coincé et acculé, Nangaa aurait confié à Jeune Afrique, dans une des ses dernières parutions en ligne, que la CENI, l’institution à la tête de laquelle, il a été placé pour conduire le pays vers des élections crédibles, transparentes, démocratiques, justes et apaisées, ne pourrait publier le calendrier qu’après l’évaluation tripartite du processus électoral. Ce sera, selon lui et si tout va bien, d’ici la fin du mois de décembre 2017. Au demeurant, ce mercredi 2 août au siège de la CENI, devant le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, la méga plateforme née à Genval, sous la férule de Tshisekedi, décédé le 1er février à la clinique Sainte Elisabeth et dont le corps n’a même pas encore été ni rapatrié à Kinshasa, ni inhumé à N’sele, il aurait également promis de publier les résultats partiels de la refonte du fichier électoral, au plus tard, fin août 2017.

Non à la bataille des chiffres

Déjà, en marge d’une rencontre avec les partenaires internationaux au cycle électoral, le même Nangaa a livré, tout de même, quelques chiffres bruts et il détient, lui-même, l’essentiel de détails. Au marquoir, au 31 juillet 2017, 37.755.454 électeurs ont été enrôlés. Parmi eux, 19.690.686 hommes et 18.064.768 femmes.

Chemin critique

A l’aune de cette même séance d’échange avec les partenaires internationaux, Nangaa aurait épinglé quelques difficultés rencontrées via le Secrétaire Exécutif National de la CENI qui, restant la droite ligne de sa déclaration enregistrée, depuis Genève, est revenu sur les défis financiers, sécuritaires et logistiques notamment, l’affaire du déploiement complexe des kits et matériels électoraux, du carburant. S’il était admis d’allonger la liste de ces difficultés, il y a lieu également d’y ajouter l’absence des lois essentielles (la loi électorale non révisée et la loi portant répartition des sièges), l’absence du CNSA dont les douleurs d’enfantement n’en sont qu’à leurs débuts, avec l’arrivée dans des conditions somme toute décriées par Kamerhe et Bazaïba, de Joseph Olenghankoy, sous la bénédiction de Kengo et Minaku. Puis, pour paraphraser Nangaa qui parlait, un beau jour, du chemin critique qui prévoit, lorsqu’il faut qu’on aille aux élections, le respect des délais légaux et réglementaires pour la tenue des scrutins, conformément aux standards internationaux.

Allusion faite, ici, au temps nécessaire au lancement des appels d’offres, à l’attribution des marchés, à la commande des kits, au paiement ainsi qu’à la livraison des kits, sans oublier, le déploiement de ces mêmes kits vers des centres et bureaux de vote. Ce qui suppose qu’en amont, il serait nécessaire de trouver le temps, pour convoquer le corps électoral, publier les listes provisoires, ouvrir la voie aux recours, publier les dates des scrutins et, enfin, donner du temps aux candidats de battre campagne, avant de fixer le jour des scrutins pour la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales. En aval, le même exercice, toutes proportions gardées, devrait conduire au ramassage des plis, à la publication des résultats partiels, à la compilation de ces résultats, avant la publication des résultats provisoires qui donnera lieu à l’ouverture des contentieux et, surtout, à la publication des résultats définitifs par les Cours et Tribunaux. Quelques temps après, l’on pourrait, alors, parler de l’installation de nouvelles autorités élues.

Tour d’ivoire

Comme tout le monde peut l’imaginer, le chemin est et reste long, voire très long. A suivre Nangaa, les élections seraient, dans cette espère de tour d’ivoire, une utopie ou tout simplement, une vue d’esprit. Chose que le Rassemblement n’entend point avaler, de la même façon que la Majorité. Pour le Rassemblement, en effet, le deadline, c’est-à-dire, le délai butoir est fixé au 1er septembre 2017, pour la publication du calendrier électoral. Tandis qu’au 30 septembre 2017, au plus tard, le Rassemblement exige la convocation du corps électoral, conformément à l’article 73 de la Constitution, pour des élections qui devraient se tenir, avant fin décembre 2017. Le Rassemblement, dans un mémo, prévient qu’au cas contraire, il s’en remettrait au peuple, pour des actions musclées dans la rue dont les deux villes mortes prévues du 8 au 9 août et, puis, la monstrueuse menace à la désobéissance civile, dès le 1er octobre 2017.

Dialogue constructif ou hypothéqué ?

Dans un tel environnement, plus rien ne rassure. Car, de ce duel engagé entre le Rassemblement et la CENI, naîtra, certainement, une nouvelle situation aux effets néfastes. Des craintes d’un déchaînement de la colère de la population livrée à la merci des foucades du Franc Congolais devant le roi dollar, sont de plus en plus exprimées. L’appel de l’OIF au retour des parties prenantes aux discussions directes, n’est vraiment pas une villégiature politique de plus. Au contraire, cette organisation y croit et estime que seul, un dialogue constructif permettrait d’éviter un nouvel océan de sang à l’instar des tristes événements du 19 au 21 septembre 2016, et de ceux que le pays avait connus à l’approche du deuxième et dernier mandat du Président Kabila, aux abords du 20 décembre 2016. Or, à ce stade, la Majorité et le Rassemblement ne sont plus en odeur de sainteté. Les perspectives d’un tel dialogue sont tellement loin que l’évaluation tripartite ‘’CENI-Gouvernement-CNSA, à elle seule, ne saurait garantir la paix, ni sauver le pays de la crise politique à l’horizon, fin décembre 2017. Il faut aller à plus, il faut transcender les différences, voir l’intérêt du pays. Ceci exige un minimum de grandeur ainsi qu’une bonne dose d’amour de la patrie. Qui dit mieux ?
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