Le samedi 22 février 2014 les organisations de la Société Civile du Nord-Kivu ont organisé une marche de protestation contre le projet de l’exploitation du pétrole dans le Parc de Virunga. Cette marche a eu comme effet de paralyser toutes les activités socioéconomiques dans les localités de Kiwanja en territoire de Rutshuru et Kyaviyongé en chefferie de Bashu, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu à part les structures sanitaires qui ont ouvert leurs portes. Cependant, l’on rapporte que dans la cité de Kiwanja, en territoire de Rutshuru, les agents de l’ordre sont intervenus avec des matraques pour disperser les regroupements locaux et les activistes des droits de l’homme au niveau du bureau du Chef de Poste Administratif. Dieu merci, l’on ne déplore aucun blessé ni des dégâts matériels importants. La marche est partie du bureau de la localité pour se terminer devant le bureau du chef de poste d’encadrement administratif. Michel Avi-Welle a déclaré avoir déposé un mémorandum auprès du chef de poste en lui demandant de le transmettre au gouvernement congolais et aux entreprises pétrolières concernées. Ladite exploration du pétrole a été programmée dans le bloc 5 du rift albertin situé dans le Parc National des Virunga. Le président de cette association, Michel Avi-Welle, a affirmé samedi que cette activité pétrolière ne profitera pas à la population riveraine dont la majorité vit de la pêche. « Cet accord prétend que le budget du gouvernement pour cette année va augmenter. Mais qu’est-ce qu’il dit par rapport à la population locale? De quoi va-t-elle bénéficier après l’exploitation du pétrole ? Rien du tout », a déploréMichel Avi-Welle.
Annuler les contrats d’exploration et
d’exploitation.


De son côté, après concertation avec tous les délégués, la coordination de la société Civile du Nord-Kivu a déposé lundi 24 février des recommandations auprès du gouvernement congolais l’invitant d’annuler ces contrats d’exploitation. Cette structure citoyenne l’a, à son tour, signifié dans une déclaration rendue publique vendredi 21 février dernier à Goma, après un échange avec le ministre des Hydrocarbures sur la problématique de l’exploration et la production pétrolière dans les aires protégés de la RDC. Des aires reconnues et proclamées comme des patrimoines de l’Humanité. « Nous regrettons une insuffisance criante des consultations des communautés pour obtenir le consentement communautaire », a déploré Thomas D’Aquin Mwiti, président de la coordination de la société civile du Nord-Kivu. Avant de se déclarer indigné personnellement par la « confusion » entretenue par le ministre des Hydrocarbures sur ce dossier. « Le même ministre méconnait d’une part le rôle des organisations citoyennes en estimant d’autre part que ces dernières polluent le pays, alors qu’il est établi des insuffisances dans la gestion gouvernementale pour le développement du pays (…) », s’est écrié Thomas D’Aquin Mwiti. D’une manière générale, pour la société civile, il faut arrêter l’exploitation pétrolière dans le parc des Virunga et annuler la décision gouvernementale autorisant à des sociétés pétrolières internationales l’exploration de l’or noir dans cette partie du territoire national.

Sur le plan international, des voix s’élèvent de plus en plus. Notamment le Fonds Mondial pour la Protection de la Nature (WWF) au Nord-Kivu qui s’est aussi opposé au projet d’exploration et d’exploitation de pétrole dans le parc national de Virunga. En décembre dernier, il avait organisé une campagne de sensibilisation durant 4 jours à Goma, la capitale provinciale.

Pour les responsables nationaux et internationaux de cette association, il y a plus à gagner dans la gestion durable des écosystèmes du parc que dans la recherche d’un profit à court terme, en faveur d’une poignée de multinationales. 

En déplorant que c’est depuis le mois de novembre 2007 que trois firmes pétrolières avaient signé avec le gouvernement congolais un contrat de partage des productions pétrolières du bloc 5 du Rift albertin, en plein parc national des Virunga. La même Ong « WWF», rappelle-t-on, avait déposé en octobre 2013, une plainte à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) contre les trois firmes britannique bénéficiaires de ces contrats d’exploitation du pétrole dans le parc des Virunga (Nord-Kivu) et ses environs.

Comme le disait au siècle dernier le président du Conseil français Georges CLEMENCEAU, une goutte de pétrole vaut une goutte de sang. Les intérêts sont si énormes qu’ils provoquent des convoitises non seulement au niveau des gouvernants congolais mais aussi ceux des Etats voisins turbulents de l’Est qui tiennent à tout prix à être invités au partage de ce gâteau tropical. Sinon, le sang va encore une fois couler sous des prétextes tout aussi fallacieux que mensongers. Dossier à suivre.

F.M.

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