Un samedi vécu autrement à Kinshasa. Kabilistes de tous bords, hommes et femmes épris de paix, jeunes et acteurs politiques, autorités politico-militaires ainsi que les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques étaient tous là. Avec eux, une cohorte de militants et sympathisants, venus de tous les coins de Kinshasa, la capitale, pour rendre, une fois de plus, des hommages dignes à Mzee Kabila, le tombeur du Maréchal Mobutu.
C’est une cathédrale du Centenaire Protestant pleine à craquer qui, ce jour-là, a accueilli cette cérémonie de haute portée historique, pour la révolution-pardon qui triompha, il y a dix-sept ans.
En première ligne, au devant de la scène, l’occasion était, pour les compagnons du Soldat du Peuple, de rappeler à la mémoire collective, la pensée, l’œuvre et le parcours de cet homme, ce grand libérateur que fut Mzee Kabila.
Après l’hymne national et le chant entonné par la chorale, Monseigneur Marini Bodho a articulé son homélie sur deux axes.
Primo, il a développé les hauts faits de la révolution-pardon prônée par Laurent-Désiré Kabila, à son accession au pouvoir.
Et, secundo, sur le mystère de la réconciliation.
Substantiellement, l’officiant du jour a tiré son message de l’évangile de Matthieu 18 : 15-18, qui stipule : « si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain ».
Il a établi un parallélisme entre Jésus qui enseignait à ses disciples le pardon et Mzee Kabila qui, au lendemain de la prise de pouvoir, prêchait la révolution-pardon.
Ce dernier, grâce au pardon, avait réuni autour de lui, des anciens dignitaires politiques et militaires de la Deuxième République.
Le mot pardon symbolise, selon les Saintes Ecritures, un amour. C’est aussi une puissance qui libère.
Concernant la réconciliation, Monseigneur Marini a fait savoir, enfin, qu’ensemble, nous pouvons tout. Allusion faite, ici, aux dissensions politiques qui, très souvent, n’aident pas le pays à aller de l’avant.
Un petit témoignage
Interrogé par la presse, en marge de cette cérémonie, Bahati Lukwebo, Ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, a déclaré que : « ce genre de message prouve que le peuple congolais veut s’assumer. Parce que nous devons quitter ce paradoxe ; celui d’un peuple qui a été gâté par la nature, par le bon Dieu. Mais qui demeure pauvre. Ce paradoxe, c’est nous les dirigeants qui devons le relever par des méthodes et stratégies qui nous permettent de transformer nos ressources et de les distribuer à l’ensemble de la population ».
Jimmy Biata
Le direct