Les oreilles des millions de Congolais restent tendues vers Paris, où il est prévu ce mercredi 21 mai 2014, une tripartite Hollande-Kabila-Dos Santos, avec au menu le dossier des tripatouillages de l’Angola sur les gisements pétroliers congolais sur la côte de l’Océan Atlantique.




En fait, le président français devrait officier en médiateur entre le Congolais Joseph Kabila et l’Angolais Eduardo Dos Santos, afin de permettre aux deux interlocuteurs de trouver un compromis au sujet de l’exploitation du pétrole compris dans la ZIC (Zone d’intérêt Commun), dont Luanda est jusque-là seul à tirer les dividendes, au préjudice de Kinshasa.


Il n’est jamais aisé, dans la haute sphère politique de la RDCongo, de parier à haute voix des intérêts du pays spoliés de longue date par la partie angolaise. La gêne de Kinshasa tient spécialement au fameux « effort de guerre » consenti par l’Angola à deux reprises d’abord en avril 1997 pour permettre aux troupes de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) de faire sauter le « verrou » de Kenge tenu par les FAZ (Forces Armées Zaïroises) de Mobutu et les éléments de l’UNITA (Union pour l’indépendance Totale de l’Angola) de Jonas Savimbi ; ensuite en septembre 1998 pour aider les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) à déloger les rebelles du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) et leurs parrains rwandais de Kitona, Inga, Matadi, Mbanza-Ngungu et Kinshasa.


Les observateurs pensent qu’à travers de contrats divers en faveur des pays ayant contribué à la chute de Mobutu et aux actions de résistance contre les « agresseurs » ougandais, rwandais et burundais, la RDCongo a fini par payer, tant soit peu, la contrevaleur de ce fameux effort de guerre. En principe, elle ne devrait plus avoir des comptes à rendre à l’Angola, à la Namibie et au Zimbabwe.


Par conséquent, la délégation congolaise ne devrait pas faire de complexe vis-à-vis de celle de l’Angola lors des négociations de Paris, placées sous l’arbitrage du président français François Hollande. Le peuple congolais est en droit d’attendre de ses représentants, une défense farouche de ses intérêts dans le dossier du pétrole de l’Atlantique. Il n’est pas normal que Luanda, qui exploite unilatéralement la nappe pétrolifère commune, affiche une

production

journalière de plus d’un million de barils, pendant que Kinshasa plafonne à 25.000 barils par jour, soft 40 fois moins. On se souvient qu’en 2009, l’Assemblée Nationale avait obtenu la signature, en urgence, d’une Convention entre la RDC et l’Angola, basée sur une ristourne d’environ 600 millions de dollars en faveur de Kinshasa, au titre de compensation, en attendant que le gouvernement congolais se dote des moyens techniques requis pour l’exploitation de la Zone d’intérêt Commun. Il est dommage de constater, à ce jour, que Luanda n’a jamais versé ces royalties dans les caisses de l’Etat congolais, pour des raisons inexpliquées.


Rompre avec un budget de misère


La rencontre de Paris suscite beaucoup d’espoirs chez les Congolais, qui pensent que le temps de la transformation du pétrole en source d’entrée d’importantes recettes en devises fortes pour le pays a sonné. Car rien ne s’oppose plus, objectivement, à une revendication ferme de ce qui doit effectivement revenir à la mère patrie sur la Zone d’intérêt Commun. La manne pétrolière, qui fait le bonheur de nombreux Africains, notamment Angolais, Congolais de Brazzaville, Gabonais, Equato-guinéens, Nigerians, Ghanéens, Libyens, Soudanais et même Ougandais et Tchadiens... devrait aussi permettre aux RDCongolais d’avoir chacun le minimum vital.


La RDCongo n’a plus le droit de continuer de traîner un budget de misère, estimé cette année à 8 milliards de dollars, alors que son voisin angolais est crédité de 65 milliards de dollars. Chassés de tous les pays voisins, les Congolais, bien lotis en ressources pétrolières, minières, agricoles, énergétiques, devraient cesser d’être la risée de la planète.


Si Kinshasa échoue à Paris dans son bras de fer avec Luanda, le pétrole congolais risque de connaître le sort du diamant de la Miba, pillé sans état d’âme par la Sengamines, une société du Zimbabwe, au nom de l’effort de guerre de 1998. A ce jour, cette entreprise d’économie mixte a un genou à terre, prête à jeter l’éponge, à laisser sa concession à la merci des prédateurs. Or, des études menées il y a quelques années ont démontré qu’en plus du diamant, le domaine de la Miba héberge de fabuleuses réserves en minerais divers, capable de produire de plantureuses richesses pour la République. Les planificateurs de sa « mort » n’attendent que son dernier soupir pour faire main basse sur ses gisements et créer des carrés miniers ayant pour propriété des personnes et morales le plus souvent sans scrupules, comme c’est présentement je cas au Katanga.

Kimp

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