(La Référence Plus) Tout s’est dit hier sur l’incident qu’a connu le Vol AFR 888 d’Air France dimanche 18 mai dernier à l’aéroport international de N’djili, sauf la vérité.Certaines langues sont allées jusqu’à douter de l’expertise des services de la Régie des Voies Aériennes (RVA) comme si ce qui s’est passé à N’djili est une exclusivité des Congolais. Le point avec les témoins de l’incident.


Des sources de l’aéroport international de N’djili indiquent qu’un vol régulier d’Air France devait atterrir à Kinshasa dimanche 18 mai dernier vers 17 heures précises. Compte tenu du mauvais temps qui couvait à Kinshasa en proie aux pluies, le pilote a pris quelques minutes d’attente à Brazzaville, de l’autre côté du Fleuve Congo.

Une trentaine de minutes après, le vol a repris son trajectoire pour sa destination (Kinshasa).
Alors que l’appareil tentait d’amorcer son atterrissage sur l’Aéroport international de N’djili à 17h33’, une coupure d’électricité de 20 secondes est intervenu sur le réseau électrique de la Société Nationale d’Electricité (SNEL), plongeant ainsi la piste dans le noir, explique le Commandant Georges Tabora.
Etant à une altitude de décision soit à 100 mètres (1400 Pieds), le pilote d’Air France s’est résolu d’exécuter une manœuvre de remise de gaz pour survoler en attendant que la situation se normalise sur la piste.
Les services de l’aéroport de N’djili ont vite réagi pour rétablir l’électricité dans les 10 secondes qui ont suivi la coupure grâce aux générateurs dont dispose l’aéroport. Mais selon des experts en navigation aérienne, même si le courant s’est vite rétabli, le pilote ayant déjà remis le gaz ne pouvait plus immédiatement reprendre sa trajectoire d’atterrissage car l’avion reprend sa puissance maximale en pareille circonstance. Il faut donc poursuivre le survol jusqu’à ce que les conditions d’atterrissage soient réunies.

C’est pourquoi le pilote d’Air France a pris quelques minutes de survol avant d’atterrir finalement 11 minutes plus tard soit à 17h 44’. Aussitôt après l’atterrissage, le pilote de la compagnie française a requis des explications à la tour de contrôle de l’aéroport de N’djili. Et professionnellement, celle-ci lui a livré toutes les informations sur ce qui s’est passé.

Alors que le pilote d’Air France très expérimenté a compris que la remise de gaz est une manœuvre possible en navigation aérienne, de mauvaises langues veulent dramatiser l’incident et le mettre sur le dos de la RVA. Pourtant, les remises à gaz interviennent souvent partout au monde surtout quand il y a mauvais temps ou un trafic intense sur la piste d’atterrissage, explique une autre source de l’Autorité d’Aviation. Civile (AAC) contacté hier dans la soirée.

Des sources de la compagnie Air France se sont, d’ailleurs, dit étonnées de la manière dont l’incident a été amplifié dans la presse comme s’il s’est agi d’un “ crash manqué !’.

Après Air France, Brussels Airlines

Alors que nous bouclions cette édition, on a appris qu’un vol de la compagnie Brussels Airlines a fait aussi une remise de gaz hier après-midi avant d’atterrir sur N’djili. Contrairement à Air France, le pilote de Brussels Airlines a remis le gaz pour mauvais temps. Le temps était pluvieux dans l’Est de la capitale et l’appareil a atterri normalement quelques minutes plus tard, indique une source de l’aéroport international de N’djili.

Néanmoins, les autorités de la Régie des Voies Aériennes n’ont pas pris à la légère l’incident dû à une coupure d’alimentation en énergie sur le réseau de la SNEL. Pour rassurer les exploitants aériens et garantir la sécurité de milliers de voyageurs, les autorités de la RVA ont décidé de faire fonctionner aéroport de N’djili en mode secours inverseur. Ce système permettra à l’aéroport d’avoir de l’électricité permanence même quand il y a coupure sur l’un des réseaux d’alimentation.

Au lieu de continuer à subir les caprices de la SNEL, l’aéroport de N’djili fonctionnera grâce à ses générateurs et le réseau de la SNEL viendra seulement en secours en cas de panne.
A en croire des sources de la RVA, le problème sera’ définitivement résolu très bientôt dès que la nouvelle tour de contrôle ainsi que ses deux centrales électriques en, construction seront inaugurés.

Du côté de la SNEL, un directeur ayant requis l’anonymat a reconnu les difficultés de cette entreprise publique d’assurer le meilleur service à ses clients. Tout en déplorant l’incident qui s’est produit dimanche 18 mai 2014 avec le Vol AFR888, notre source indique que l’Aéroport international de N’djili devrait en principe bénéficier d’un départ unique et sécurisé. “ Mais la ligne qui lui a été dédiée, est actuellement infectée au passage des raccordements pirates au point que l’aéroport subit aujourd’hui les coupures intempestives comme d’autres clients”, a fait savoir le cadre de la SNEL qui ose croire que la situation pourra s’améliorer dans les jours qui viennent.

Réagissant à ce sujet, le commandant Georges Tabora a reconnu la SNEL a quand même fourni beaucoup d’efforts ce dernier temps pour améliorer la desserte en électricité à l’Aéroport de N’djili. Mais ces efforts doivent encore être multipliés pour parvenir à une coupure zero d’énergie.

Des progrès à la RVA

Toutefois l’incident du dimanche dernier vient de tomber comme un cheveu dans la soupe. Il ne saurait anéantir les progrès réalisés à la RVA depuis l’arrivée du comité Abdala Bilenge, progrès qui ont été sanctionnés par une lettre de félicitations de l’association réunissant les grandes compagnies aériennes opérant en RDC. Alors que la RDC était considérée comme un trou noir, les autorités de la RVA se sont inscrites dans la vision de la Révolution de la modernité prônée par le Chef de l’Etat Joseph Kabila pour sécuriser l’espace aérien congolais. Pari gagné à ce jour.

En outre, il y a lieu de souligner d’autres efforts consentis par la RVA, sous la houlette du gouvernement pour réhabiliter les infrastructures aéroportuaires et les rendre conformes aux standards internationaux.

Le volet infrastructure s’accompagne également de la formation continue du personnel à l’étranger afin d’offrir le meilleur service aux passagers et aux exploitants aériens. Bien sûr que la RDC n’est pas encore arrivée au sommet de la modernisation, mais le chemin déjà parcouru est long et l’espoir est permis.
Martinez Ngyaluka


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