*Là où le nombre d’expulsés s’élève jusqu’à plus de 130.000, le chef de la délégation du pays de Sassou fait état juste de 2.000.
" Pour ce qui est des sujets de la RDC victimes de contrôle et d’expulsion, 2.000 apparaissent sur notre fichier. Le reste, près de 128.000 personnes est, pour nous, constitué de retours volontaires parce que se sentant concernés par le manque de documents ". " Des expulsés parmi lesquels se recrutaient les auteurs des crimes crapuleux, des braquages sanglants, des délinquants, des voleurs, des violeurs collectifs, de trafic de stupéfiants et d’autres dits kuluna encore plus spectaculaires et mortels, ont surpris tous les Congolais ".






D’ailleurs, précise-t-il, " l’opération a déploré seulement deux victimes, décédées pour la première des suites d’un diabète, et pour la seconde d’un arrêt cardio vasculaire. D’où proviennent les chiffres monstrueux qui sont exhibés ici et là ? ". Un vrai mensonge ! C’est par ce qualificatif qu’on peut résumer l’intervention, hier lundi 2 juin 2014, de la partie Congo-brazzavilloise à l’ouverture des travaux de deux jours dans le cadre de la 4ème session de la commission spéciale défense et sécurité entre la RDC et la République du Congo à Kinshasa.
La partie RD Congolaise, avec à sa tête Richard Muyej, a balayé d’un revers de la main ces " fausses allégations " formulées par la délégation du Congo-Brazzaville se basant sur des chiffres fournis par ses services notamment la Direction générale de migration (DGM), le ministre de l’Intérieur a présenté un bilan en ce qui concerne les chiffres qu’il détienne concernant les expulsés ayant traversé le fleuve. Ces chiffres, à en croire Richard Muyej, font état d’un total de 136.804 Congolais de la RDC expulsés et retournés forcés. Parmi eux, les autorités de la RDC notent la présence de 46.154 hommes, 33.574 femmes et 57.076 enfants " accueillis au pays par le Beach Ngobila, le port de Maluku et d’autres entrées dans les provinces du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur ", précise Richard Muyej.
Le ministre Muyej ne se limite par là. En effet, d’après le n°1 de la territoriale, " pas plus tard que le jeudi 29 mai, les expulsés étaient arrivés, par les mêmes voies, au nombre de 315 dont 139 hommes, 88 femmes et 88 enfants ". Avant d’ajouter qu’un jour après, soit le vendredi 30 mai, " ils étaient à 454 personnes dont 186 hommes, 145 femmes et 135 enfants ". Le dimanche le 1er juin en revanche, le Beach Ngobila a enregistré 199 expulsés et retournés forcés dont 85 hommes, 47 femmes et 67 enfants.
LES ACCORDS D’OYO FOULES AUX PIEDS
Vraie farce dans la mesure où les statistiques du Congo-Kinshasa, les organisations internationales et les ONG font état de plus de 130.000 personnes d’origine RD Congolaise sont jusque-là expulsées par le régime Sassou. Et pourtant, le Gouvernement de la RDC, à travers le ministre de l’Intérieur, se dit en droit de comprendre pourquoi le " Gouvernement de la République sœur du Congo a provoqué des mouvements si indélicats sans avoir prévenu au préalable le pays d’accueil et pays d’origine de ces expulsés et autres retournés forcés ". Quoi de plus normal pour la RDC de savoir un peu plus sur son voisin. Les deux pays, rappel-t-on, ont pris des dispositions, le 6 mars 2014, lors de la troisième session organisée à Oyo. " A la fin de ces travaux, rien ne présageait les événements qui ont suivi, un mois seulement après à Brazzaville par rapport aux populations de la RDC vivant dans ce pays ", considère Richard Muyej, ministre de l’Intérieur de la RDC.
Pourquoi, brusquement, ces expulsions massives sans aucun respect des droits humains ? C’est à cette question que les deux parties devront s’efforcer de répondre ce mardi lors de la dernière journée des travaux. Assises qui seront sanctionnées par un communiqué final. Mieux, le Gouvernement de la RDC veut aussi connaître " motivations qui ont poussé les services de migration de la République du Congo à fouler aux pieds, de manière unilatérale, les accords existants, en refusant l’accès sur votre territoire à des ressortissants de mon pays. Ressortissants pourtant détenteurs des laissez-passer réguliers ". Tel est le cas de Kahasha Ehishu, LPI n°0674801a, Ngonde Rapha, LPI n°0857863a, Senga Numbi LPI n°0857854a, Mwamba Matadi, passeport de service n°SB 0016101, " tous refoulés en date du 19 mai 2014 au Beah Ngobila de Brazzaville aussitôt qu’ils venaient d’y accoster ".
Cette commission mixte devrait permettre aux experts de deux pays d’évaluer l’opération des expulsions massives des Congolais de la RDC vivant au Congo-Brazzaville et d’en tirer les conséquences. Sur un autre registre, permettre aux participants d’évaluer le niveau d’exécution des accords que les lient en matière de défense et sécurité. S’il y a lieu, réactiver la coopération interservices au regard des engagements mutuels pris à la suite des différentes rencontres bilatérales. Mais côté Congo-Brazzaville, l’heure est d’apporter des précisions pour dire où commence le travail de la police, ou s’arrête-t-il ? Où commence celui de l’ambassade de la RDC dans le processus de rapatriement et quelles sont les responsabilités des uns et des autres.Rachidi MABANDU
Le Direct
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