*Il y a deux semaines, Jean Kamisendu, Gouverneur de Bandundu a échappé à une motion de méfiance. 14 Députés Provinciaux en avaient fait leurs choux gras. Mais, au finish, cette motion qui, apparemment, cherchait des poux sur la tête d’un chauve, n’a été qu’un pétard mouillé. Elle a été déclaré irrecevable, pour des raisons conséquentes. Toutefois, les Députés Provinciaux avaient recommandé à Jean Kamisendu de remanier son gouvernement provincial, en insistant particulièrement sur le départ de son Ministre des Finances ainsi que celui d’autres proches collaborateurs.
Aujourd’hui, deux semaines seulement après, des sources crédibles renseignent qu’une autre motion gît dans l’Hémicycle de l’Assemblée Provinciale de Bandundu. Les mêmes sources indiquent que 26 Députés y ont déjà apposé leurs signatures. Cette fois-ci, elle aurait été initiée par un Député de l’Opposition mais, avec les mêmes matières contenues dans la première motion déclarée irrecevable. Non bis in idem, dit-on. Pourquoi revenir sur les mêmes matières sur lesquelles les mêmes Députés Provinciaux ont été, dernièrement, édifiés ? Voilà la question. D’aucuns pensent là, à juste titre, qu’il s’agit ni plus, ni moins d’un désordre qui risque de donner à lieu à un manque de sérieux et, pourquoi pas, à une cacophonie délibérément entretenue dans le traitement de dossiers de la part de cette Assemblée Provinciale. Le syndrome de l’Equateur dont l’Assemblée Provinciale avait été suspendue aurait tendance à rééditer ses exploits au Bandundu, avec cet acharnement viscéral contre la tête de Kamisendu qui, pourtant, travaille à la grande satisfaction de ses concitoyens. Kabila, Matata et Muyej sont appelés à ouvrir l’œil sur ce dossier, pour ne pas être roulés dans la farine, le moment venu. D’ailleurs, des voix s’élèvent et en appellent d’ores et déjà, le Président Kabila à frapper.
Tirés à boulets rouges, Jean Kamisendu se coupe, par contre, en quatre morceaux, pour exécuter son pari. Pour rappel, l’opinion se souviendra, en effet, qu’à son accession aux arcanes du pouvoir de la Province de Bandundu, l’homme avait souscrit à deux principaux engagements : Assurer la paie des indemnités de sortie de tous les 84 députés provinciaux et l’achèvement des chantiers laissés par son prédécesseur Richard Ndambu.
Que l’on sache, à ce jour, tous les Députés Provinciaux de Bandundu ont reçu leurs indemnités de sortie grâce à un crédit véhicule obtenu par le Gouverneur Kamisendu.
L’on se souviendra également qu’avant le mois de juin 2014, la province de Bandundu dépendait au plan financier, presqu’exclusivement, de recettes lui rétrocédées par le gouvernement central. Avec 350 millions de Francs congolais dont elle bénéficie mensuellement, la province de Bandundu occupe la dernière place en termes de recettes rétrocédées par Kinshasa.
Ce montant est réparti de la manière suivante :
-197 millions couverture des émoluments et les salaires du personnel;
- 85 millions complément émoluments des membres de l’assemblé ;
- 68 millions frais pour le maintien de l’ordre public ;
- 100 millions pour le remboursement de crédits liés aux indemnités de sortie des honorables députés.
En ce qui concerne les engagements vis-à-vis des institutions bancaires, pour faire face à cette obligation, c’est la province qui va s’en occuper jusqu’en 2017. Quant aux recettes, on retiendra qu’avant l’entrée en fonction du gouverneur Jean Kamisendu, les recettes propres de la province étaient de l’ordre de 50 millions de franc congolais par mois. Aujourd’hui, elles ont atteint une moyenne mensuelle de 260 millions de franc congolais. Soit un accroissement de 200%.
Lorsqu’on associe ce montant avec les 350 millions des francs de la rétrocession, la province du Bandundu vit chaque mois avec près de 600 millions des francs congolais pour une population estimée à plus de 11 millions d’habitants.
Ce montant profite essentiellement aux 84 députés. Ceux-ci consomment plus de deux cents mille dollars par mois, soit 40% du montant reçu par la province du Bandundu. Aujourd’hui, ils réclament encore des indemnités de sortie du deuxième mandat auprès de l’exécutif provincial. Pourtant, ils ont reçu 50 sacs de ciment et 100 tôles du gouvernement provincial. Alors que ce ciment pouvait bien servir à l’achèvement des chantiers comme le marché de Bandundu-ville, la maison Blanche, l’ISTM/Kikwit, le poste de Shamazamu et le palais de justice d’Inongo.
Lorsqu’on fait les calculs, il y a lieu de relever que l’assemblée provinciale de Bandundu vit au détriment de la population. Avec deux cents mille dollars par mois, les Députés consomment 2.400.000 USD par an ; une somme qui pouvait servir à la réhabilitation des routes de déserte agricole et la relance de l’agriculture.
Même s’il ne les dénonce pas, le gouverneur Jean Kamisendu peine, cependant, à gérer ces Députés à la gorge, manifestement, insatiable. Au comble de tout, ils se montrent durs et affichent une attitude qui porterait au devant de la scène leurs propres intérêts au lieu d’œuvrer pour le bonheur de la population.
Pour mettre fin à cette aventure malveillante, le chef de l’Etat est appelé à frapper l’assemblée provinciale de Bandundu, comme il l’a fait avec celle de l’Equateur. La population vit dans la misère la plus totale alors que les Députés provinciaux consomment 40 % du montant perçu par la province du Bandundu.
L’On se souviendra, enfin, que c’est cette même population, aujourd’hui clochardisé, qui, en 2006 et 2011, avait contribué à la réélection de Joseph Kabila. Ces motions à répétition qui visent le gouverneur Jean Kamisendu constituent une insulte vis-à-vis de l’autorité morale de son parti. Car, il est à la tête de la province de Bandundu, pour matérialiser la vision du Raïs.
Dans la ville de Bandundu comme partout ailleurs, la population souhaite vivre en paix comme dans d’autres provinces du pays qui sont restées stables durant le mandat de Joseph Kabila. Notamment, le Bas-Congo, le Katanga, le Nord-Kivu, la province Orientale et le Kasaï-Oriental. Le Gouverneur sortant, Richard Ndambu avait payé de sa peau, à cause de la boulimie de ces mêmes Députés, derrière des faux dossiers boutiqués sur le dos du peuple. Aujourd’hui, c’est Jean Kamisendu qui est visé. Derrière cette énième motion-bidon, ils montent des enchères et font du chantage dans le dessein funeste, de soutirer, une fois de plus, de la caisse de la province, des recettes résultant des taxes et impôts payés par des gagne-petits, des pauvres contribuables de Bandundu. Trop, c’en est vraiment trop ! Il faut vite sauver le Bandundu. Le PPRD, parti majoritaire à l’assemblée provinciale du Bandundu devra peser de tout son poids, pour cette infamie, en cette période pré-électorale.
LPM