Le 31 mai, recevant les Ambassadeurs et le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies accrédités en RDC, le Président Joseph Kabila s’était insurgé contre la tendance de certaines chancelleries à se comporter dans notre pays comme en territoire conquis. ?Il a particulièrement fustigé la multiplication par ces missions diplomatiques d’initiatives unilatérales sur des matières de souveraineté qui relèvent exclusivement des institutions publiques dont les Congolais se sont démocratiquement dotés. ?



Trois jours plus tard, le Chef de l’Etat a reçu un groupe d’Envoyés spéciaux de l’ONU, des USA, de l’UE et de l’UA chargés du monitoring de l’Accord cadre d’Addis Abeba qui est un accord entre Etats de la CIRGL et non un arrangement entre partis ou factions congolaises. Venus faire rapport de leur évaluation du processus de normalisation dans la région des grands lacs. ?En marge de cette évaluation qui constituait l’objet de l’audience, le Chef de l’Etat a réitéré cette préoccupation tout en rappelant que « la République Démocratique du Congo est un État souverain et pas un pays sous - tutelle ».


Précisant le fond de sa pensée Il a stigmatisé les tentatives récurrentes observées au niveau de certains diplomates à ressusciter le défunt Comité international d’appui à la transition (CIAT) mis en place en 2003 à l’issu du Dialogue inter congolais dans le but de faciliter la réunification du pays écartelé alors entre plusieurs administrations rivales. ?

Pour le Président et pour le Gouvernement, sept ans après les élections générales de 2006 qui ont mis fin à ce type de relations entre la communauté internationale et les institutions publiques congolaises, rien ne peut justifier la réactivation d’un mécanisme de type CIAT comme on s’évertue à le faire par défi en organisant unilatéralement des réunions de type institutionnel et en déclinant des oukases à exécuter par nos institutions. ?Il doit être bien entendu que nous ne faisons pas aux diplomates le reproche de recevoir et d’échanger avec des Congolais quels qu’ils soient.

Ce que nous réprouvons, c’est l’interventionnisme débridé de certains dans les domaines relevant des prérogatives des institutions congolaises. ?Il n’est pas admissible qu’un émissaire étranger se permette d’enjoindre à notre CENI de revoir la nomenclature du cycle électoral en considérant que les élections locales sont moins importantes que les autres. ?C’est le lieu d’affirmer que le Gouvernement soutiendra mordicus l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques uniquement parce que tels sont la volonté et l’intérêt du peuple congolais auquel nous devons d’être au pouvoir jusqu’en 2016.?

En appelant les uns et les autres à respecter l’indépendance de la CENI et cesser d’interférer dans ses attributions, le Président n’a fait que jouer son rôle constitutionnel de garant du bon fonctionnement des institutions de la République. ?Ceux qui s’époumonent à demander au Président de « ne pas violer la Constitution » tout en lui déniant le pouvoir que lui attribue la même Constitution de défendre l’intégrité des attributions des institutions nationales de la RDC donnent à cet égard l’impression de vouloir en même temps une chose et son contraire.

Le pauvre argument qui fonde cette curieuse mise en garde sur les soupçons d’une éventuelle manipulation de la constitution en marge de l’élection présidentielle prévue pour 2016 est arcbouté sur un procès d’intention et n’a donc aucune forme de pertinence. Il appert assez clairement que l’Envoyé spécial américain fait chorus avec une frange de l’opposition connues pour ses thèses extrémistes et nihilistes mais on ne voit pas très bien à quel acte du Président Kabila ses propos désobligeants répondent. ?Ce n’est pas parce que le Président de la République exige, conformément à la Constitution, que tout le monde, y compris nos partenaires extérieurs respectent l’indépendance de la Commission électorale qu’il s’apprête à manipuler la constitution. ?En droit positif congolais, seule la CENI est habilitée à élaborer et à mettre en œuvre le calendrier électoral.

Ceux des représentants de nos partenaires étrangers qui s’évertuent à émettre un jugement de valeur sur les décisions régulièrement prises par nos institutions (parlement, CENI…) violent délibérément notre constitution. ?Nous ne nous tairons plus à ce sujet car les Ambassadeurs et les Envoyés accrédités auprès de la RDC n’ont jamais été gratifiés d’un mandat de tuteur desdites institutions qui sont le fruit du choix démocratique des Congolaises et des Congolais. Nous de la Majorité rejetons toute prétention de leur part à se substituer à ces institutions, et à chercher à « faire le ménage » à la place de celles-ci dans les affaires de politique intérieure.

Nous ne leur reconnaissons pas le droit de décider de la validité ou non des lois que le peuple congolais se donne ou d’attribuer à une frange de l’opposition le pouvoir définitoire de la situation qui dans une démocratie revient à la seule majorité. ?Quoiqu’en disent ceux qui, au sein de la classe politique, ne se gênent plus pour servir de caisse de résonnance à cette nouvelle tentative d’émasculation politique des institutions politiques congolaises, la Majorité qui gouverne aujourd’hui ce pays s’inscrira toujours en faux contre cette façon cavalière de conduire les relations entre Etats. ?

On en vient à croire que toutes ces saillies expriment l’agacement de ceux qui ne se satisfont plus de n’être que des émissaires de leurs pays ou organisations internationales en RDC et qui voudraient s’offrir un rôle de proconsuls en RDC.?Les oukases de certains de nos partenaires que quelques compatriotes membres de l’opposition encouragent étourdiment dépassent largement les limites de ce qu’ils appellent « suivre de près » le processus démocratique en RDC. Ils ramènent à la surface la problématique des promesses non tenues en 2011 par les mêmes. Une attitude de mauvaise foi qui avait contraint le gouvernement congolais à prendre en charge la quasi totalité du financement des élections législatives et présidentielle d’alors pour lesquelles l’apport de la communauté internationale fut marginal.


Inutile donc de nous flaquer au visage ce chantage maintes fois répété car l’idée que sans l’apport des partenaires paternalistes, la RDC cesserait d’exister a été bel et bien démentie en 2011. ?Les élections avaient bel et bien eu lieu, malgré les imperfections dont elles ont été marquées et qui ne furent pas uniquement le fait des gestionnaires de la centrale électorale.


En tout état de cause, Il n’est pas admissible que les partenaires s’égarent à confondre les appuis ponctuels attendus d’eux avec le droit d’usurper la souveraineté du peuple congolais. ?Cela dit, je m’en vais suggérer aux amis sincères de la RDC de bien vouloir faire bénéficier aux institutions comme la CENI de leurs avis et conseils en amont et de s’abstenir de toute intervention en aval après que celle-ci ait arrêté une décision conformément aux pouvoirs que lui reconnaissent la constitution et la loi. ?


Tout compte fait, la fameuse question du calendrier global des différentes élections attendues est un faux problème, car l’article 73 de notre constitution stipule clairement que « Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice. » Cette convocation s’articulera sous forme de calendrier en ce qui concerne précisément la campagne électorale, le dépôt des candidatures etc. Il n’y a donc pas lieu de créer un mélodrame à ce sujet. ?


Par ailleurs, la CENI a déjà élaboré et déposé au Gouvernement le budget général des élections nationales qui couvre les élections Urbaines, Municipales et Locales ; les Elections provinciales, celles des Sénateurs et des Gouverneurs ; les Elections législatives nationales et l’élection présidentielle. Il n’y a donc pas lieu de conditionner l’appréciation du coût des élections à la publication du calendrier global, sauf à vouloir chercher des poux sur la tête d’un chauve.?Au demeurant, notre peuple est désormais vigilant et sait tenir à l’œil les pyromanes qui se plaisent à mettre le feu à l’édifice laborieux de la paix et de la sécurité dans les grands lacs pour se présenter ensuite et sans vergogne en sapeurs-pompiers.

?La République Démocratique du Congo prône des relations de respect mutuel et de vérité avec ses partenaires. Si ce type de relations s’avère impossible avec certains partenaires, nous en tirerons les conclusions qui s’imposent.?

Je vous remercie.
Lambert Mende

Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement

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