Une année après sa mise en déroute
Il y a des risques que ce mouvement se reconstitue et tente de nouvelles aventures criminelles sur le territoire congolais si ce processus tarde à se matérialiser.

3 novembre 2013 – 3 novembre 2014, voici, aujourd’hui, un an, jour pour jour, depuis que la rébellion du M23 a été défaite par les Forces armées de la République démocratique du Congo, appuyées par les éléments de la MONUSCO, à travers l’opération » Pomme Orange « .
Mais aujourd’hui, la province du Nord-Kivu est toujours victime d’attaques criminelles d’autres groupes armés actifs dans cette partie du pays, endeuillant la RD Congo lorsque bon leur semble.

Aussi, le M23 a été défait, mais ses hommes n’ont jamais été démobilisés. Ce qui représente un danger permanent pour les Congolais, car, estiment certains analystes, ils peuvent se reconstituer à tout moment et causer des dégâts beaucoup plus importants que d’habitude. Ils sont même capables de brandir l’échec du désarmement des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) comme un nouvel argument pour recommencer la guerre.

Capitaliser cette victoire

Kinshasa aurait mieux fait de capitaliser cette victoire sur le Mouvement du 23 mars en posant des jalons dans la province du Nord-Kivu, de manière à étouffer toute nouvelle tentative de troubles de ce groupe armé sur le territoire congolais, et neutraliser tous leurs » collabos » congolais. Malheureusement, cela n’a pas été fait.

Car, juste après la réussite de l’opération » Pomme Orange « , Mamadou Ndala, principal tombeur de cette milice, a été assassiné dans des circonstances qui frisent la complicité interne. Quelques mois après, c’est Jean-Lucien Bahuma qui est brutalement décédé, alors qu’il était en mission officielle en Ouganda.

Des » Allied Democratic Force » (ADF) font des incursions à tout moment, tuent des Congolais, en blessent tant d’autres, et rentrent impunément dans leurs cachettes.

Voilà la situation au Nord-Kivu une année après la défaite du M23. Pourtant, Kinshasa a tenté, en vain, de lui tendre la main en amnistiant plus de 200 de ses membres, ce que d’aucuns ont qualifié de prime de guerre pour avoir tué des compatriotes, alors que bien des prisonniers politiques n’ont pas bénéficié de cette mesure.

Il faut noter que lors de la chute de ce mouvement négatif pro Kagame, 1 300 agresseurs avaient fui en Ouganda et quelques centaines au Rwanda. Kigali et Kampala disaient les avoir désarmés et cantonnés quelque part.

Or, en tant que signataires de l’Accord-cadre d’Addis Abeba de février 2013, ils ne doivent pas soutenir des groupes armés qui polluent la région des Grands Lacs.D’ailleurs, la société civile du Nord-Kivu tire la sonnette d’alarme en affirmant qu’une » réorganisation des éléments ex-M23, en perspective de prochains assauts « , est en cours.

Accélérer le processus DDRRR

Une autre opinion soutient qu’à long terme, une réorganisation est possible en cas d’échec de ré-intégration sociale, économique et politique de ces éléments. Pour éviter cela, il est indispensable d’accélérer le processus DDRRR (désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation) et renforcer la présence des FARDC à l’Est.

De son côté, François Muamba, coordonateur du Mécanisme national de suivi des Accords d’Addis-Abeba, accuse quant à lui le M23 d’avoir esquivé plusieurs réunions d’évaluation, mais espère sa présence les 7 et 8 novembre à Kinshasa pour faire le point en présence des envoyés spéciaux internationaux dont Saïd Djinnit, représentant spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs.

S’ils ne viennent pas, estime François Muamba, cela voudra dire qu’ils ont alors un agenda caché, qui n’est pas celui de la paix. Mais il faut savoir que ce mouvement ne cesse d’accuser Kinshasa de ne pas respecter sa parole comme convenu.

Par Lefils Matady Le direct
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