
«15 ans de la Monusco : bilan et perspectives». Tel était le thème de la matinée de réflexion tenue par mission onusienne le vendredi 5 décembre 2014 à l’hôtel Sultani, dans la commune de la Gombe. La presse, la société civile, les membres du gouvernement ainsi que les acteurs politiques de l’opposition ont rehaussé de leur présence cette manifestation.
Mme Marie-Madeleine Kalala, Vice- présidente du Cadre de Concertation nationale de la société civile, a fait un aperçu historique sur la Monusco. Dans son exposé, elle a rappelé qu’à la suite de l’Accord de Cessez-le-feu de Lusaka, signé en juillet 1999 entre la RD Congo et cinq Etats de la région dont l’Angola, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda ainsi que le Zimbabwe, le Conseil de Sécurité a créé la Mission des Nations Unies en RD Congo (Monuc), à travers sa résolution 1279, du 30 novembre 1999, en vue de planifier, dans un premier temps, l’observation du cessez-le-feu, le désengagement des forces et le maintien de la liaison avec toutes les parties à l’Accord de cessez-le-feu. Ensuite, dans une série de résolutions, le Conseil a élargi le mandat de la Monuc à la supervision de la mise en œuvre de l’Accord de Cessez-le-feu et lui a assigné des tâches supplémentaires.
Elle a aussi fait savoir qu’à la suite des élections organisées le 30 juillet 2006, la Monuc est demeurée sur le terrain et a continué de mettre en application les multiples tâches politiques, militaires, celles liées à l’Etat de droit et au renforcement des capacités, tel que mandaté par les résolutions du Conseil de sécurité.
Les élections en RDC furent les plus complexes que les Nations Unies aient jamais aidé à organiser.
M. Alex Essome, chargé de communication sociale/Division de l’Information publique de la Monusco, a donné les repères sur l’apport de la Monusco au processus de paix, en faisant état de la participation de la Monusco dans les processus de paix en RD Congo. «Au nom de la paix, la mission a rendu disponible un avion pour ramener la voiture dans laquelle devrait rouler M. Bemba, depuis Gbadolite, assurer la sécurité d’Azarias Ruberwa, pendant la période de transition 2003-2006, le seul moyen de restaurer la paix en RDC, au moment où le pays était divisé en 3», a-t-il indiqué. Il a insisté sur le fait qu’aucun citoyen n’avait une carte d’identité, un pays sans route, sans carte, sans moyen de communication, mais l’ONU est venue en appui dans l’organisation des élections, transporter les urnes dans les recoins les plus reculés.
Quant à Mme Laure Gnassou, économiste, Division des affaires politiques de la Monusco, a établi un rapport entre la paix et l’économie. Elle a dit que l’impact économique de la présence de la Monusco en RDC est positif par le fait que la mission des Nations Unies est parvenue à maintenir la paix au pays, ce qui permet aux investisseurs de venir s’installer. Cet impact positif sur le secteur immobilier par la présence du personnel a permis que le peuple se retrouve économiquement. Pour elle, la Monusco est un facteur de développement et facteur de croissance économique.
Elle a, par ailleurs, indiqué que dans sa mission de maintien de paix, la Monusco a aidé à faire croitre l’économie du pays au sein duquel elle intervient. «Quand il y avait la guerre, personne n’investissait. Puis, la mission a contribué à la stabilité du pays et favoriser que les investisseurs viennent sans crainte».
Enfin, Moustapha Soumaré, Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général de l’ONU, a lancé un appel au Gouvernement, ainsi qu’au peuple Congolais, à saluer les efforts de la Monusco.
Au regard du travail abattu par la Monusco en RDC, la société civile, représentée par Jean-Baptiste Mbilizi, a énuméré un nombre d’actions menées pour le compte de notre pays. Pour lui, la célébration de 15 ans de la Monusco est non seulement une manifestation de joie, mais aussi une occasion pour la population de s’exprimer ou d’évaluer le travail réalisé par la mission onusienne en RD Congo depuis 1999. Jean-Baptiste a ainsi fait savoir que la Monusco œuvre en étroite collaboration avec la société civile. « Cette idée de matinée de réflexion avec débat n’est pas l’œuvre de la Monusco, elle seule. Nous y avons tous pensé pour permettre à la Monusco d’être à l’écoute des critiques de la population pour mieux comprendre leurs problèmes », a-t-il indiqué. Pour la société civile, la présence de la Monuc, tout comme de la Monusco, a été utile dans l’histoire de notre pays. Il a, à cet effet, fait connaître que la Monusco a accompli sa mission en s’interrogeant si le cessez-le-feu n’était-il pas observé au pays et si les troupes armées n’étaient-elles pas évacuées ? A ces questions, le peuple congolais y a répondu positivement. « Le peuple Congolais reconnaît que c’est grâce à la Monuc que la partie Est et Ouest de la RD Congo sont unies et cohabitent sans aucun soucis. Le projet de balkanisation était ainsi étouffé ; elle a contribué à la restauration de l’Etat sur la quasi totalité du pays, facilitation logistique de la Monusco dans les élections, implication de la Monusco dans la pacification de l’Est, cohabitation pacifique locale, facilitation de l’espace de dialogue ou cadre de concertation avec la société civile, participation des certains projets de réhabilitation, dont l’organisation de cet événement, accompagnement dans l’exécution de l’Accord-cadre », a-t-il démontré.
Pour sa part, Vital Kamerhe, président honoraire de la chambre basse du parlement et président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), la Monusco doit éviter l’erreur ‘’d’incompréhension’’ que connaissait la Monuc. « Le grand problème de la Monuc était qu’elle n’a pas su comprendre le besoin du peuple Congolais. 15 ans hélas !, nous comptons nos morts. Les voleurs miniers repris dans différents rapports restent impunis, alors qu’ils ont des armes sophistiquées, capables de mettre fin à la guerre au pays», s’est-il indigné. Pour cet acteur politique, le peuple congolais doit se prendre en charge, sans ou avec la Monusco. Il a, à cette occasion, lancé un appel à tous les congolais de changer leur façon de vivre, au lieu de demeurer comme des petits enfants qui se sont décidés à ne jamais s’entendre.
Lady Sifa
Le direct