Dans un communiqué, l’ong américaine de défense des droits humains Human Rights Watch (Hrw) exhorte le gouvernement de la RDC à mettre fin aux arrestations arbitraires après la répression sanglante des manifestations à Kinshasa et en provinces.

Les cas de Jean-Claude Muyambo, président national de Solidarité Congolaise pour le Développement (SCODE) et son secrétaire général, Cyrille Dowe.

Ce dernier a été accusé d' » atteinte à la sureté de l’État « , car il avait photographié les forces de sécurité pendant les manifestations.

Il est détenu dans un cachot de la police à Kinshasa. Il faut signaler aussi le cas de Christopher Ngoy, un militant des droits humains qui avait été impliqué dans la mobilisation de la population. Il a été arrêté à Matonge alors qu’il rencontrait des collègues dans un bar en plein air.

À Goma, les autorités ont arrêté au moins 26 personnes, dont plusieurs dirigeants en vue de l’opposition, lors des manifestations le 19 janvier.

Douze d’entre elles ont été remises en liberté provisoire le 21 janvier et trois autres ont été transférées devant un tribunal pour enfants.

Pour HRW, le gouvernement de la République démocratique du Congo a eu recours à une force illégale et excessive pour réprimer les manifestations qui ont eu lieu dans le pays depuis le 19 janvier 2015.

En effet, les manifestants à Kinshasa et en provinces protestaient contre le projet visant à modifier la loi électorale, dont de nombreux Congolais estimaient qu’il permettrait au président Joseph Kabila de rester en fonction au-delà de la limite de deux mandats consécutifs que lui impose la constitution.

Bilan de 36 tués

De son coté, HRW a confirmé que 36 personnes, dont un agent de police, ont été tuées lors des manifestations à Kinshasa. A en croire l’Ongdh américaine, au moins 21 de ces victimes ont été tuées par balles par les forces de sécurité congolaises. En outre, le 22 janvier, au moins quatre personnes ont été tuées lors de manifestations dans la ville de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu.

» Les forces de sécurité congolaises ont tiré sur des foules de manifestants avec des conséquences mortelles « , a déclaré Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RD Congo à Human Rights Watch.

» Les citoyens devraient pouvoir exprimer leur point de vue et manifester pacifiquement sans craindre d’être tués ou arrêtés. « , insiste Sawyer.

Le 17 janvier, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi modifiant et complétant la loi électorale. Ce projet de loi conditionnerait l’organisation des prochaines élections à un recensement national, mesure qui serait susceptible de retarder considérablement les élections présidentielle et législative prévues pour 2016.

Le 23 janvier, après une semaine de protestations dans les rues, le Sénat a adopté une version amendée de ce projet de loi, établissant clairement que la tenue d’élections ne serait pas conditionnée à la réalisation d’un recensement et que le calendrier électoral fixé par la constitution serait respecté. S’il est ratifié et prend force de loi, cet amendement répondra à une des principales préoccupations des manifestants.

Des manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, y compris Kinshasa, Bukavu, Bunia, Goma, Lubumbashi, Mbandaka et Uvira. À Kinshasa, les protestataires ont manifesté les 19, 20 et 21 janvier aux alentours du Palais du Peuple , le siège du parlement et de l’Université de Kinshasa, ainsi que dans les communes de Bandalungwa, Kalamu, Kasa-vubu, Kimbanseke, Lemba, Limete, Makala, Masina, Matete, Ndjili et Ngaba.

Violences

De nombreuses manifestations ont dégénéré en violences après que des membres de la Police nationale congolaise et de la Garde républicaine, le service de sécurité de la présidence, eurent tiré sur la foule des cartouches de gaz lacrymogène et des balles réelles. Dans certains cas, les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de sécurité, ont pillé et incendié des boutiques et des bureaux occupés par des personnes considérées comme proches du gouvernement.

Human Rights Watch a documenté plusieurs cas dans lesquels la police ou les militaires de la Garde républicaine ont emporté les cadavres des personnes tuées, dans une apparente tentative de supprimer les preuves des tueries. Les forces de la Garde républicaine ont également tiré sans distinction dans un hôpital, blessant gravement trois personnes, note HRW.

Les dirigeants de l’opposition avaient appelé leurs partisans à se mobiliser à partir du 19 janvier contre les propositions de révision de la loi électorale. Ils les ont exhortés à ne pas se rendre à leur travail ou envoyer leurs enfants à l’école, mais plutôt à descendre dans les rues pour » sauver notre nation en danger » et à appeler Joseph Kabila à quitter la présidence à la fin de son mandat, en 2016.

Dans la soirée précédant le début des manifestations, les autorités gouvernementales ont séquestré des dirigeants de l’opposition aux sièges de leurs partis à Kinshasa. Plusieurs leaders de l’opposition ont été arrêtés à Goma et à Kinshasa au cours des jours suivants.

Tôt dans la matinée du 20 janvier, les autorités ont interrompu toutes les communications par Internet et par message texto à Kinshasa et dans d’autres régions de la RD Congo. Elles ont été partiellement rétablies le 22 janvier. Plusieurs dirigeants de l’opposition ont affirmé à HRW que leurs numéros de téléphone avaient été mis hors service.

Le chef de la police nationale congolaise, le général Charles Bisengimana, a déclaré le 23 janvier à HRW que 12 personnes, dont au moins un agent de police, avaient été tuées lors des manifestations à Kinshasa en début de semaine. Il a affirmé que la police avait ouvert une enquête sur les circonstances exactes de ces décès.

Recours à une force excessive par les forces de sécurité

Human Rights Watch a documenté au moins 21 cas dans lesquels des civils ont été tués par balles par les forces de sécurité du gouvernement congolais lors des manifestations à Kinshasa, les 19, 20 et 21 janvier. Au moins six des personnes tuées étaient des étudiants de l’Université de Kinshasa et d’autres facultés qui avaient participé aux manifestations.

Des étudiants de l’Université de Kinshasa ont affirmé à HRW qu’ils avaient peur de quitter leurs chambres, alors que la police et des militaires de la Garde républicaine étaient déployés sur le campus. Le 21 janvier, la police a tiré des cartouches de gaz lacrymogène dans les dortoirs des étudiants.

Le 20 janvier, les forces de sécurité ont tiré sur une petite assemblée de manifestants dans la commune de Masina, blessant mortellement à la tête un jeune homme qui travaillait de l’autre côté de la rue. Des militaires de la Garde républicaine sont revenus 30 minutes plus tard et ont emporté son cadavre.

Le même jour, les forces de sécurité ont tiré sur une femme, la frappant mortellement à la poitrine, lors d’une manifestation dans la commune de Lemba.

Human Rights Watch a documenté 13 cas dans lesquels les forces de sécurité ont tiré et blessé des manifestants et des badauds à Kinshasa.

Les Gardes républicains ont tiré sur un homme et l’ont blessé au pied quand ils ont vu qu’il était en train de les filmer d’un balcon alors qu’ils tentaient de disperser une manifestation dans la commune de Matete. Le 19 janvier, une balle tirée dans une foule de manifestants dans la commune de Kasa-Vubu a atteint un bébé, le blessant à la hanche.

Par GKM




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