L'envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands lacs et la République démocratique du Congo, Russ Feingold, va quitter son poste, qui l'a vu fortement s'impliquer dans les négociations entre les rebelles du M23 et le gouvernement de Kinshasa.
Mais ses propos récurrents appelant le président Joseph Kabila à quitter le pouvoir ont suscité régulièrement des commentaires outragés de Kinshasa.
Russ Feingold, un ancien sénateur démocrate, avait pris ses fonctions en juin 2013 et durant son mandat il a "joué un rôle très important" dans la région des Grands lacs, a affirmé vendredi Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat qui a annoncé son départ.
A en croire la presse américaine, Russ Feingold souhaiterait se préparer à tenter de reprendre son siège de sénateur à la faveur des élections de 2016.
M. Feingold s'est énormément impliqué dans les négociations qui ont mené à la fin du conflit entre Kinshasa et les rebelles du M23 dans l'est de la RDC fin 2013.
Selon Mme Psaki, Russ Feingold a également contribué à "recentrer l'attention de la communauté internationale sur la menace" posée par les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), également dans l'est de la RDC.
Ils ne seraient plus aujourd'hui qu'environ 1.500 à 2.000 combattants disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu (Est).
En janvier, l'armée congolaise avait annoncé une offensive contre les FDLR avec l'aide de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC). Mais Kinshasa a ensuite annoncé renoncer à cette collaboration, après que les Nations unies eurent indiqué retirer leur soutien à cette opération.
Interrogé par l'AFP sur le départ de M. Feingold, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré: "Nous n'avons pas de commentaire à faire. S'il part pour des raisons personnelles, c'est son affaire et cela ne nous regarde pas".
En 2014, Russ Feingold a répété à plusieurs reprises, notamment lors de séjours en RDC, que les Etats-Unis étaient fermement opposés à toute tentative du président congolais Joseph Kabila de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat en 2016.
Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila n’a pas le droit, aux termes de la Constitution congolaise, de se représenter à sa propre succession lors de la prochaine présidentielle dont la date vient d'être fixée au 27 novembre 2016.
Ses propos ont été dénoncés à plusieurs reprises par M. Mende comme une ingérence inacceptable. Interrogé sur les divergences de vues qu'il a pu avoir avec M. Feingold, M. Mende a déclaré à l'AFP: "Il n'est plus envoyé spécial donc cela ne nous pose plus de problème. Nous regardons de l'avant".
(AFP 21/02/15)
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