La Russie a célébré, le 10 février 2015, la fête professionnelle du diplomate russe. A cette occasion, une rencontre avec la presse congolaise a été organisée à l’ambassade de la fédération de Russie à Kinshasa. Cet entretien a tourné autour de deux points essentiels, à savoir, la journée du diplomate russe (les relations entre la Russie et la RDC) et la crise en Ukraine (la position de la Russie face à cette crise).
Dans son intervention, l’Ambassadeur de la Fédération de Russie en RDC, Igor Evdokimov a indiqué que l’année 2014 a été fructueuse pour les relations russo-congolaises. Un dialogue politique entre les deux pays s’est développé avec succès. Dans le cadre de ce dialogue, la Russie et la RDC organisent chaque année les consultations politiques entre les Ministères des affaires étrangères dont les derniers ont eu lieu en mai 2014.
Ces consultations montrent que Moscou et Kinshasa partagent des opinions communes concernant des questions d’actualité internationales et régionales de l’ordre du jour. » Le succès de notre dialogue politique nous a conduit à un soutien mutuel sur le scène internationale, y compris le soutien des candidatures pendant les votes à l’Onu. En sa qualité de membre permanant du Conseil de sécurité, la Russie participait activement à l’élaboration des stratégies de règlement du conflit en République Démocratique du Congo « , a indiqué l’Ambassadeur.
La Fédération de Russie et la République Démocratique du Congo coopèrent traditionnellement dans le secteur de l’Education. Selon Igor Evdokimov, 2014 a été l’année de record. 47 jeunes congolais de tous les coins du géant africain ont obtenu des bourses russes et font leurs études dans les différentes universités russes y compris l’ » Université russe de l’Amitié des peuples » à Moscou, qui est un des instituts les plus prestigieux de la Russie. Parmi ces 47 boursiers, 3 ont obtenu des bourses pour la formation post-universitaire.
Dans le domaine de la formation des policiers pour le renforcement de la sécurité, la Russie a envoyé 2 groupes de policiers congolais (10 personnes au total) pour le stage de formation accéléré pour les policiers. » En 2015 nous projetons de continuer ce programme « , confirme-t-il.
Toujours dans cette collaboration Russie-RDC, plusieurs délégations congolaises ont visité la Russie en 2014. Parmi les plus importantes, la délégation des autorités et des hommes d’affaires de la RDC, conduite par S.e.m. Jean Bamanisa, Gouverneur de la Province Orientale, qui a participé en octobre 2014 au grand forum d’affaires international de la banque VTB Capital » l’Appel de la Russie « .
Une autre délégation importante du ministère des Hydrocarbures du Congo qui, au mois de décembre 2014, a effectué une mission afin de profiter d’une expérience russe dans la gestion du secteur des hydrocarbures.
Tous en remerciant les autorités de la RDC pour leur contribution au renforcement des relations russo-congolaises, Igor Evdokimov espère que l’année 2015 apportera un développement ultérieur à la coopération bilatérale Russie-RDC.
Non aux armes en Ukraine
Parlant de la crise en Ukraine, l’Ambassadeur de la Fédération de Russie en RDC a indiqué que son pays considère l’Ukraine comme un pays frère. » Avec l’Ukraine nous partageons la même histoire, les mêmes traditions et les mêmes coutumes, ainsi que la même religion. Nous avons tous des membres de familles et nos amis en Ukraine.
C’est pourquoi pour le peuple russe la crise en Ukraine n’est pas un problème politique, comme pour nos partenaires européens et américains, mais plutôt une question qui touche aux cœurs « , déclare-t-il.
Pour la Russie, il n’y a qu’une seule option du règlement de la crise en Ukraine : » le règlement pacifique « . En d’autres termes, la crise ukrainienne ne peut pas être réglée par la force militaire. Malgré les nombreuses tentatives de certains pays d’Europe et d’Amérique de remporter une victoire militaire en gonflant l’Ukraine avec des armes meurtrières et à l’intégrer dans l’OTAN, la Russie continuera à chercher à instaurer la paix, confirme Evdokimov.
» Nous prônons depuis le début du conflit la cessation des opérations, le retrait des armements lourds, le début des négociations directes entre Kiev, Donetsk et Lougansk sur les solutions concrètes pour recevoir l’espace économique,social et politique commun dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Ukraine « , a-t-il poursuivi en ajoutant que c’est précisément ce à quoi étaient consacrées les nombreuses initiatives du Président russe, Vladimir Poutine, dans le cadre de différents formats, y compris les négociations du 06 février au Kremlin entre les dirigeants de la Russie, de l’Allemagne et de la France. Ces négociations se poursuivent et la Russie estime qu’il est parfaitement possible de parvenir à un résultat et de convenir des recommandations qui permettront aux parties de terminer cette crise.
Dans sa conclusion, Igor Evdokimov a cité le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, qui a déclaré dans une interview écrite accordée au quotidien égyptien Al Ahram que » la condition première pour stabiliser la situation est un cessez-le-feu immédiat, la cessation de l’opération dite antiterroriste mais de facto punitive dans le sud-est de l’Ukraine « .
Par Carroll Madiya
Le direct