Evariste Boshab, vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité, avait déjà mauvaise presse en RD-Congo à cause notamment : du détournement supposé de 32 millions USD de la SNEL, du détournement présumé des salaires et primes des fonctionnaires de l’Assemblée nationale, de l’accident causé par son fils, en cavale, ayant entrainé la mort d’un avocat célèbre, la rédaction d’un ouvrage pro-révision de la constitution, en faveur d’un 3ème mandat de J. Kabila, et plus récemment encore la rédaction de la nouvelle loi électorale qui a conduit aux émeutes meurtriers de janvier dernier. Ça en fait trop pour une même personne ! Eh bien, sa sinistre réputation qu’il traîne depuis des lustres n’est pas prête de s’arranger car l’affaire charnier de Maluku vient ternir encore davantage l’image d’un homme qui n’était pas déjà reluisante. Comme on pouvait s’en douter, le charnier de Maluku qui contiendrait plus de 400 cadavres enterrés nuitamment et dont l’identité est sujette à caution, a provoqué un véritable tollé dans l’opinion nationale et internationale. Cette affaire vient de prendre une nouvelle tournure avec la question orale adressée à Evariste Boshab par le député Toussaint Alonga du Front Populaire de Lisanga Bonganga. Boshab s’expliquera donc demain mercredi 8 avril devant les députés nationaux sur cette fosse commune qui continue à révulser les rd-congolais. Nul doute que cette question orale est une astuce pour déboucher sur une motion de défiance plus facile à obtenir dans l’éventualité, plus que plausible, d’une prestation laborieuse de l’ancien secrétaire général du PPRD à l’hémicycle. Car comment va-t-il justifier l’injustifiable ou défendre l’indéfendable ? Dans cette horreur, les mêmes questions reviennent pour essayer de comprendre cette scabreuse affaire. Il est de notoriété publique qu’il interdit en RD-Congo de procéder aux inhumations la nuit. Or ces inhumations massives ont eu lieu entre 2 heures et 4 heures du matin.

Pourquoi ? L’origine et l’identité de ces macchabées interrogent tout aussi les bonnes consciences? De quelle morgue proviennent-ils ? Quelle est l’identité de ces morts ? Indigents et bébés mort-nés abandonnés dans les hôpitaux selon le gouvernement ou victimes des plusieurs répressions sanglantes selon la société civile et les Ongs internationales ? Et pourquoi les avoir mal enterrés, dans une fosse commune ou lieu d’une sépulture individuelle ? Que dit la loi rd-congolaise à ce sujet ? Et enfin pourquoi avoir enfoui ces morts de manière superficielle ? Quel service de l’Etat était chargé de cette sale besogne ? Autant des questions qui attendent Evariste Boshab. Mûri peut-être par l’expérience traumatisante du sénat lors de l’examen de la loi électorale, Boshab a affiché un profil bas dans cette affaire avec moins d’arrogance que Lambert Mende. Il est clairement sur la sellette. Ceci explique-t-il cela ? On verra ! Mais Mende l’a contredit en affirmant qu’il n’y aura pas exhumation pour faire la lumière sur cette affaire. Cette prise de parole du porte-parole du gouvernement vient renforcer les soupçons de la société civile qui soutient que cette fosse commune de Maluku contiendrait des victimes des répressions et d’exécutions sommaires. « Mobutu avait son massacre sans charnier, le régime actuel a son charnier sans massacre » un tweet qui en dit long sur le scepticisme qu’affiche les rd-congolais et la communauté internationale dans cette affaire par rapport à la version gouvernementale. En tous les cas, les cadavres de Maluku n’avaient pas demandé des funérailles grandioses mais simplement une sépulture qui comprendrait leur identité. Un cercueil et un trou
pour 425 cadavres ne coûtent pas les yeux de la tête à un gouvernement qui se vante d’être le plus performant de la planète.



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