L’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme(ASADHO) a, dans une déclaration faite devant la presse le vendredi 10 avril dernier, fustigé la commission d’enquête mise en place par le gouvernement de la République Démocratique du Congo, pour faire la lumière sur la fosse commune de Maluku.
A en croire Me Jean-Claude Katende, président national de l’ASADHO, son organisation n’a pas confiance en la justice congolaise. Il estime qu’il y a manque d’indépendance des juges et magistrats.
Commission d’enquête indépendante
Me Katende ne voit pas dans la justice congolaise un magistrat audacieux qui peut se permettre d’éventrer le boa dans cette affaire. C’est pourquoi, son organisation persiste et signe en exigeant la mise en place rapide d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur ce charnier de Maluku.
Cette commission d’enquête indépendante pourra dégager les responsabilités car, il y a trois versions qui se propagent sur la fosse commune de Maluku. Pour l’ASADHO, la version du gouvernement de la RD Congo, selon laquelle il s’agit des indigents et des morts-nés, ne tient pas débout car, dans des hôpitaux publics comme Maman Yemo, il y a des cimetières et incinérateurs pour ce genre de cas.
L’autre version attribue que les personnes enfouies dans une fosse commune à Maluku seraient des Congolais tués lors de l’opération Likofi. D’autres avancent qu’il s’agit de personnes tuées lors des événements du janvier 2015 à Kinshasa.
Au regard de différentes versions, l’ASADHO estime que la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante, regroupant les experts de la MONUSCO, de la Société civile… permettra d’ établir les responsabilités. Dotée d’un statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples dont le siège est basé à Banjul, en Gambie et membre affiliée à la Commission internationale des juristes ainsi qu’à la Fédération internationale des Ligues des Droits de l’homme (FIDH), l’ASADHO mobilise ses partenaires au niveau national et international, pour qu’il ait la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante composée des experts de la société civile, MONUSCO et institutions publiques , pour faire la lumière sur la fosse commune de Maluku.
Pour rappel, le jeudi dernier, tous les services publics qui devraient prendre part à la commission d’enquête gouvernementale se sont retrouvés au Parquet Général de la République, pour arrêter une ligne de conduite. Mais l’ASADHO voit cette commission gouvernementale comme une stratégie du pouvoir pour étouffer la manifestation de la vérité sur cette fosse commune.
Amnesty International rompt le silence
Dans la déclaration publique, Amnesty International s’est prononcé sur la découverte de la fausse commune à Maluku, Kinshasa.
Ainsi, Amnesty International appelle le gouvernement à s’appuyer sur l’assistance technique de la MONUSCO pour mener une enquête crédible, indépendante et efficace sur la fosse commune de Maluku et, plus particulièrement, à publier les éléments pour tous les corps qu’elle contient.
L’Ongdh attend de cette commission d’enquête l’identité complète des victimes notamment le sexe et âge de la personne, Cause du décès, dossier de la morgue où le corps a été conservé avant l’inhumation.
Par Godé Kalonji Mukendi
Le direct