Le gouvernement de Kinshasa a démenti lundi qu'une grume congolaise, autrement dit un tronc, interceptée en juin au large des côtes françaises par Greenpeace ait été produite illégalement en République démocratique du Congo.
"Ce bois est [...] bien identifié", a déclaré King Booto, directeur de la gestion forestière au ministère de l'Environnement et du Développement durable lors d'une conférence de presse à Kinshasa, "toute la procédure a été suivie, rien n'a été escamoté".
"Ce bois provient d'une source gérée durablement", a ajouté Vincent Kasulu, secrétaire général du ministère, en utilisant la terminologie réservée aux parcelles de coupe en règle vis-à-vis des autorités congolaises.
La grume litigieuse appartient à un lot de 3.000 mètres cubes de bois que Greenpeace avait stoppé fin juin sur un bateau qui se dirigeait vers le port français de La Rochelle, soupçonnant qu'une partie du chargement soit issue de zones non ouvertes à l'exploitation.
En mars, l'organisation écologiste l'a déposée devant le ministère de l’Écologie à Paris pour dénoncer ce qu'elle présente comme le non-respect par la France d'une règlementation européenne de 2013 imposant aux importateurs de prouver qu'ils ont limité au maximum le risque d'importer du bois illégal.
"Après cette énième campagne de Greenpeace, [...] nous disons que cela relève de la diffamation à l'encontre de la République démocratique du Congo", a déclaré M. Kasulu, dont les services ne se sont pas exprimés sur le caractère légal ou non de la provenance des autres grumes du chargement stocké à La Rochelle.
Selon le ministère congolais, la grume exhibée à Paris est d'essence bossé clair et provient de la province de l’Équateur (nord-ouest de la RDC). Elle a été coupée par la Compagnie de transport et d'exploitation forestière (Cotrefor), entreprise congolaise qui exporte vers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et l'Afrique.
Grande comme cinq fois la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après celui de l'Amazonie, selon la Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac).
Un rapport du cercle de réflexion britannique Chatham House estimait en 2014 que près de 90% de l'exploitation forestière du pays était illégale.
Chatham House notait néanmoins les efforts du gouvernement congolais pour mieux contrôler l'exploitation dite "industrielle", destinée principalement à l'exportation outre-mer, tout en notant que "la majorité de la récolte [de bois] en RDC" était "issue d'une exploitation artisanale illégale" destinée au marché intérieur ou régional
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