L’Opposition a posé comme préalable au dépôt des dossiers de ses candidats aux élections législatives provinciales des réponses claires et satisfaisantes à son cahier de charges. Celui-ci est contenu dans le mémorandum remis à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), le lundi 27 avril 2015, et à la Monusco le mardi 28 avril. De la manière globale, elle exige un calendrier consensuel, l’audit du fichier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs âgés de 18 à 22 ans, le renvoi des élections locales, urbaines, municipales et législatives provinciales au-delà de 2016, le plan de décaissement des fonds réservés au processus électoral, etc.

Avant que la CENI n’accepte sa main tendue, elle avait déjà fait savoir à l’opinion, tant nationale qu’internationale qu’elle allait boycotter l’opération de dépôt des candidatures aux élections législatives provinciales, lancée depuis le 15 avril 2015, et dont la clôture officielle est prévue le 09 juin 2015. La grande interrogation de l’heure concerne le respect effectif de ce mot d’ordre au sein d’une plate-forme politique où les affiliés ont du mal à jouer franc jeu. A propos du manque, de transparence dans les ambitions politiques, qu’on se rappelle la précipitation avec laquelle certains partis et regroupements politiques avaient pris leur inscription aux « Concertations Nationales » (septembre- octobre 2013), alors que ce forum était taxé, au départ, de « Congrès de la Majorité Présidentielle ».

A l’issue de ces assises, l’on avait assisté à une inflation de candidats ministrables de l’Opposition, convaincus de tirer le gros lot, sous le label du gouvernement de « cohésion nationale.». L’opinion nationale n’est pas près d’oublier les déceptions enregistrées en son sein, à la publication en décembre 2014, de l’équipe Matata II. Des clans pro- Concertations nationales ont éclaté, au point de donner lieu aujourd’hui à des dissidences qui font sourire plus d’un. Tout cela est arrivé à cause d’un mal connu depuis l’époque de Mobutu, à savoir la primauté du tube digestif sur le combat d’idées.

Compte tenu de ce énième fâcheux précédent, les observateurs se montrent prudents dans le suivi des revendications d’une partie de l’Opposition relatives au processus électoral en cours. L’on se demande si elle va tenir parole jusqu’au bout, dans l’hypothèse où la CENI s’en tiendrait à son agenda de refus de modification du calendrier électoral publié le 12 février 2015, d’audit en circuit fermé du fichier électoral, de non enrôlement de nouveaux majeurs en 2015, de Ponce Pilate dans le processus de financement des élections, etc.
S’il s’avère que des listes des candidats des partis et regroupements politiques de l’Opposition, sont déposées en catimini à la CENI ou en instance de l’être, en violation de leur engagement de ne pas le faire tant qu’ils n’auront pas des garanties suffisantes de transparence du processus électoral, il n’y aurait aucun doute que le jeu de cache-cache est remis en selle. Le résultat serait qu’au lieu de faire reculer la CENI, on lui donnerait plutôt des ailes pour exécuter son calendrier électoral. Elle serait dans ce cas là en position de force pour faire la sourde oreille à tous ceux qui auront raté le train de l’enregistrement des candidatures. L’on se demande si le mot d’ordre de boycott n’est pas lancé pour éliminer avant tout la concurrence au sein même de l’Opposition, quitte à tenter de bloquer plus tard la Majorité Présidentielle.

« Chaise vide » ou « chaise pleine »?

Au terme du cycle électoral de 2011, nombre de partis de l’Opposition avaient dénoncé la politique de la « chaise vide » prônée par l’UDPS et ses alliés en guise de sanction contre les auteurs de fraudes électorales, indexés au sein des institutions de la République. Partisans de la « chaise pleine », leurs leaders avaient jeté leur dévolu sur les deux chambres du Parlement, sous prétexte de peser de tout leur poids sur les décisions concernant la gouvernance générale de la République. Un constat amer est fait en cette fin de mandat la Majorité Présidentielle a fait passer, comme des lettres à la poste, tous les ‘textes relatifs à ses desiderata dans la conduite des affaires publiques.

Toutes les motions de censure, de défiance, de procédure, d’information ainsi que toutes les questions orales ou d’actualité se sont terminées à son avantage. A tout prendre, l’Opposition présente au Parlement a crédibilisé toutes les initiatives, positives ou négatives, de la Majorité Présidentielle dans la gestion de la République. Elle s’est même mouillée dans des dossiers de corruption. Sa responsabilité est totalement engagée dans le bilan de la législature en cours, que l’homme de la rue juge fort négatif, si l’on s’en tient aux manifesta- tians de la rue de janvier 2015. Les élus de l’Opposition ne devaient pas se croire hors cause lorsque le souverain primaire aura à sanctionner les candidats dans les urnes, à condition que le vote soit libre, démocratique et transparent.

Si la vérité des urnes n’arrive pas éclater, ce sera aussi par la faute d’une Opposition qui aura accepté de faire le jeu du pouvoir en place, de 2011 à 2016. Car, jusqu’ici, l’électorat reste indéfini, de même que les règles du jeu démocratique. Bref, le décor préélectoral actuel donne l’Opposition d’office perdante pour les différents scrutins, à moins qu’un réel front du refus de nouveaux tripatouillages électoraux ne se fasse jour et ne mette la CENI au pied du mur.

Par Kimp



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